Une injustice, la suppression des écoles de hameau

\r ainquant la répugriance naturelle que çà nous inspire, nous allons la révéler a nu par · amour pour la vérité et pour la j ustice, toutes les deux violées, et aus­ si par aniour pour nos pauvres et chers hameaux indignement sacrifiés. Oui, c'est vrai, combien dë nos écoles de hameàu ont absolument trop pen d'é­ lèves ! Le grave motif? C'est · que - trois fois hélas ! - l'école actuelle plus d'une fois n'a plus le sérieux · voulu - ce sé­ rieux · honnête et chrétien auquel de lon­ gues genérations d ' enseignants valdô­ tains nous avaient habitués - ; c'est que l'école est _ tombée dans un tel état de discrédit qu'elle ne mérite plus la confiance des parents et qu ' elle inspire aux enfants un vérÙable ' dégoût. Les élèves désertent la classe le plus possible. Parfois les parents les retien­ nent eux-mêmes expre:;sément à la mai­ son pour les en ,écarter, quand ils ne font pas des sacrifices, même inouïs, pour les envoyer au loin, ou les � placer dans une autre pays chercher cette instruction et cette éducation sérieuses qu'ils consi­ dèrent à juste titre comme le premier patrimoinè à laisser à leurs enfants et qui leur sont si tristement refusées, là, à leur école à eux, dans leur propre hameau ancestral. Ne parlons même pas ici de la déchéan­ ce dans l'estime publique de toutes ces é ­ coles .fantômes où les enseigna�ts ne font que passer devant _les yeux des enfants: trois, quatre, cinq changements dans le court espace oe six mois avec toutes l _ es malheureuses intermittences des vacances anormales que ces chang�ments désas­ treux comportent. * * * 18 La grande · plaie aetuelle de nos écoles valdôtaines de hameau �st celle-ci. Trop souvent, la classe ' de . leurs enseignants, recrutée des quatre coins de l'Italie, se révèlent par trop au-dessous de leur si noble · mission d'éducateurs des enfants du peuple. Nous disons trop souvent, . . ét _ non pas toujours. Car nous voulons être j ustes et loyaux. Aussi nous faisons-nous un de­ voir dt; reconnaître pub _ liquement que parmi toute cette phalange de maestrine il y en a de réellement . bonnes, même de souverainement estimables, dignes ab� · solument de notre sincère reconnaissan­ ce, à tous les points de vue ! Cette réserve faite, il est bien triste de devoir déclarer qv.e les autres sont, ou des enfants qui auraient encore bien . be­ soin de l'assistance du papa et de la ma­ man , ou - cas asse? fréqueU:t - de pauvres mestieranti _ dont le seul culte est celui du stipendio et des vacances, et · pour qui ' la classe est le dernier des _ sou­ cis, ou bien - cas, hélas ! peu rare - des personnes d'une légèreté impardonnable chez des institutrices. J� ne dis pas de plus ! Ces dernières, oublieuses de leur mis­ sion et de · leur dignité, ballerine éhon­ tées, ne se font aucune faute d'aller ra­ conter en pleine classe à nos enfants - ce que nous avons de plus cher au · monde ! - leurs prouesses - nocturne?� « Diman­ c!ze soir, j'ai passé toute la nuit au bal. Je n'ai pas manqué une . danse 1. » confesse cyniquement quelque maîtresse, · à la grande... édification de ses élèves et à la trop légitime indignation des parents sérieusement chrétiens. Pour enseigner de très bonne heure la modestie et le sérieux de la vie à ses

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