- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1985
8 H. Passerin d'Entrèves tes de l' époque, dans l'aire française, et qui était l' expression d'une société hiérarchique, féodale, dans laquelle la noblesse, le clergé et le tiers état occupaient une piace proportionnée à leurs privilèges, sut réagir avec souplesse à la gravité de la situation. Maria Ada Bene– detto a remarqué que la formation du Conseil des Commis n'a pas constitué un cas nouveau ou exceptionnel, en rappelant que des con-. seils restreints du meme genre avaient été formés à Lausanne, en 1466, en Piémont, sous la régence de Bianche de Montferrat, en 1490, en Dauphiné- pays d'état limitrophe à la Savoie (les Etats du Duché d'Aoste s'étaient souvent réunis avec ceux de la Savoie, dont ils dépen– daient) . J'espère prouver par de nouveaux documents, conservés aux Archives d'état de Turin, que la ville d'Aoste avait pris l'initiative de réunir dès le 22 octobre 1522 un conseil pour faire face aux affai– tes urgentes, que l'assemblée générale des Etats ne parvenait évidem– ment pas à résoudre, et pour demander au due Charles II d'exempter le Duché du payement du subside accordé par l'Assemblée des Etats de Savoie, en confirmant ses franchises.C'est encore un cons.eil formé en ville, à Aoste, celui qui reçut avec faveur les dispositions données en février 1531 par Charles II pour réformer «certains abus» signa– lés par les juristes de la Cour ducale «en la Coutume de la val d'Aoste, fort préjudiciables à laJustice età la chose publique»- propositions qui ne purent pas aboutir à des actes concrets, dans ces années catas– trophiques. Mais la ville d'Aoste procéda eneore à l' élection de huit ou dix «commis» pour assister le «maréschal René de Challant» dans la défense du pays, en 1536, et des «procureurs spéciaux» pour signer un traité de neutralité avec les puissances en guerre, en 1537. Enfin, le 3 février 1541, le Conseil de la ville parvient à élire douze com– mis, avec le titre de «conseillers fixes pour assister le bally et ses lieu– tenants» en ayant constaté que les conseils généraux ne suffisaient pas à résoudre les problèmes urgents: ainsi naissait un organe plus actif pour les circonstances exceptionnelles, où siégeaient toujours des représentants des trois ordres, et dans lequell'autonomie du Duché intramontain prenait plus de relief, puisque la Savoie était désormais occupée depuis 1536 par des troupes françaises, mais le bailly y repré– sentait toujours l' autorité de souverain. L'influence de la culture et des modèles politiques français «aux-
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