- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1985

92 A.-M. Careggio D'innombrables générations de valdotains ont imploré la protec– tion de saint Joconde dans leur nécessités spirituelles et matérielles. Il était surtout invoqué contre la fureur des orages et les inondations des torrents et des· fleuves. Voici, d'après Mgr Due, le fameux miracle de 1469. «Aux premiers jours du mois d'aout 1449 1 ', la Doire et le Buthier, par suite de pluies torrentielles, enflèrent considérablement le volume de leurs eaux . C'est alors qu'une inondation ruina et ense– velit le chef-lieu de Quart et son église paroissiale, qui étaient jadis situés au glière actuel; les plus fertiles propriétés de cette localité furent transformées en un aride désert. Tel est aujourd'hui encore l'état de cette région. En meme temps, une partie de la ville faillit etre sub– mergée. En cette occasion, les habitants de Chesalet éprouvèrent les heu– reux effets de la protection de saintJoconde. Le 7 aout, une cinquan– taine de personnes étaient sur les bords de la Doire grossie, au lieu dit la Mussa, occupées à disputer aux flots et à. ramasser les objets qu'ils avaient emportés de la Haute-Vallée et qu'ils charriaient en quantité. Tout à coup elles se virent enveloppées par les eaux; celles– ci s'étaient frayés un second lit sur le territoire de Chesalet. Impos– sible de parvenir à la rive opposée; le courant était profond et larges étaient les deux bras de la rivière à traverser. L'iliot où ces person– nes se trouvaient renfermées allait bientot etre inondé. Les maisons et les arbres, qui se trouvaient en ce lieu, étaient déjà submergés. Restait un gros saule, ébranlé parla violence des eaux, sur lequel on s'était réfugié. Que faire dans cette conjoncture critique? Ces gens en détresse crient, pleurent, s'agitent, prient. Une multitude d'hom– mes accourue est témoin de ce triste spectacle et ne peut porter secours aux malheureux. Il fallait s' attendre à une mort prochaine. Mais la foi opère des prodiges. Les pauvres prisonnÙ!rs des eaux invoquent avec force saint Joconde, afin qu'illes délivre du danger imminent qu'ils courent. Leurs cris sont entendus. On s'empresse d'aller aver– tir le clergé d'Aoste. On vient en faule sur le lieu du désastre, en 15 Mgr Due et P.-E. Due datent erronément le fait en 1449.

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