- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1985
Aosta a fine Settecento 103 L'attualità dell'episodio che riportiamo unitamente alle conside– razioni e riflessioni ricavatane dal Gorani possono trovare, a quasi due secoli di distanza, altrettanti ricorrenti motivi di analogie e di critico squallore. LA CITÉ D'AOSTE J'allais du Piemont en Suisse par le Grand St. Bernard. J'étais descendu de ma voiture pour exercer mes jambes. Je n'étais qu'à deux mille de la cité d'Aoste; la soirée était délicieuse; j' embrassais de mes regards une immense étendue du firmament, quoique mon horizon fut borné de tous cotés par de hautes montagnes et que je fus aux pieds de masses enormes de rochers sur les cimes desquels règne un hiver éternel; en parcourant des yeux les beautés qu' a prodigué la nature dans ce climat, j' éprouvais des sensations trop ravis– santes pour les pouvoir décrire; absorbé dans ces reveries sublimes, je fus reveillé tout à coup par une salve de plusieurs mosquets à larges cannes qu'on nommé trombons en Italie et dont s'arment les brigands sur les routes; entendant les cris des malgracieux qu'on achevait d'assassiner avant de les dépouiller, je me y avait établi une colonie composée de 3000 soldats prétoriens. Elle est au pied des Hautes-Alpes, et elle contient beaucoup d'antiquités romaines, entr'autres un are de triomphe et un amphithéiìtre. Son Eveque est suffragant de l'Archeveque de Milan et possédait le Comté de Cogne, consistant en treize villages. Ses vestiges d' antiquités, ses tours ruinées, ses portes et ses chemins publics, don– naient une grande idée de ses anciens habitants. Hors de la ville on voit le pont, qui est d'une seule arche d'une hauteur prodigieuse, qui s'élance d'une montagne à l' autre, construit sur un torrent d'une très grande profondeur. Non seulement les hommes et les animaux y passent commodément par les deux portes qui sont à ses deux extrémités, mais on y avait pratiqué un aqueduc pour conduire les eaux de la partie occidentale à l'orientale de la vallée et les distribueur aux campagnes, dont ces memes eaux ont augmenté la fertilité, surtout de celles du bourg d'Aymaville. En descendant le Grand-Saint-Bernard, nous fumes accompagnés par un religieux du Monastère qui avait avec lui deux gros chiens. Ce Père avait des affaires à la cité d'Aoste. Pendant tout le chemin et dans l'auberge d'Aoste, où nous passiìmes la nuit, ce Père fit faire à ses animaux différentes tours de force qui nous surprirent. Voyant l'adresse de ces chiens, je me disais: "Des philosophes célèbres, infidèles au témoignage de leur raison, ont osé parler des animaux comme de simples machines. Ils leur attri– buent un instinct aveugle, qui règle d'une manière uniforme toutes leurs actions, sans passion, sans volonté, sans choix et meme sans aucune sensibilité. D'où vient cette méprise? Elle me parait dériver de ce que, quand l'homme commence à raisonner, il cesse ordinairement de sentir" ».
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