- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1985

108 R. Viérin cipations etc. Quand les consortistes (c.à.d. les associés d'un consor– tium) désiraient s'imposer des règlements sérieux pour les bois, les montagnes (c.à.d. les alpages) ou les eaux d' arrosage, ils se servaient de ses conseils et de son expérience; et si l'un de ses clients était obligé de tenir le lit à cause d'une maladie ou d'un accident, c' était encore lui qui, bien souvent, accourait à son chevet pour recevoir son der– nier testement et derniere vollonté noncupati/z 3 • Il était, en un mot, l'homme de confiance, voire le confesseur lai:que de ses clients, car il avait beaucoup plus de points en commun avec le curé de campagne qu' avec un fonctionnaire public quelconque. Il n'en est cependant pas moins vrai que les deux n'ont pas tou– jours fait bon ménage, au contraire; ces deux personnages, les plus remarquables de la société d'autrefois, avaient souvent l'occasion de se rencontrer dans l' accomplissement de leurs devoirs et, peut-etre justement à cause de cela, ils avaient parfois des disputes assez curieu– ses et parfois piquantes, voire meme tragi-comiques. Personnellement j' ai eu la chance de compulser une benne quan– tité de documents dressés par trois générations de notaires de Val– grisenche et qui concernent tout particulièrement cette commune pendant un laps de temps d'à peu près un siècle: il s'agit du notaire Chantellex père, né, résident et mort à Valgrisenche; du notaire Chan– tellex fils, né et marié, la première fois, à Valgrisenche et émigré ensuite à Arvier; du notaire Chantellex arrière-fils, né et résident à Arvier. Tous les trois ont exercé dans tout le Mandement d'Avise et pendant tout le XVIIe siècle. Eh bien, je dois vous avouer, que j'en suis devenu un très grand admirateur, dirais-je meme l'ami, celui qui en a peut-etre pénétré un peu la psychologie! C'est à travers leurs instrumentz (c.à.d. leurs actes) que l'an a pu constater, tout d'abord, que rien ne les empechait de se rendre auprès de ceux qui demandaient leurs interventions. Les Valdòtains savent très bien que l'hiver de Valgrisenche est 3 Testament noncupatif: c'est le testament par acte public, reçu par le notaire, à la présence de sept, parfois meme huit ou neuf temoins, et de quatre ou cinq pendant les années de la peste 1630 et 1631, dans lequelle testateur nommait de sa propre bouche et par son propre nom le ou les héritiers universels de son hoirie.

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