- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1985
110 R. Viérin Quant à la formulation de ces actes, elle était aussi, bien diffé– rente de celle des actes de nos jours, surtout à cause de sa prolixité: les documents anciens contiennent certaines répétitions qui, de nos jours, semblent inutiles et désordonnées, mais qui, en effet, ne le sont pas. Nous trouvons, par exemple, dans l'inventaire des relicques, joiaulx et meubles de l'esglise parrochialle de Valgrisenche, du 6 juin 1607, dressé par le not. Grat Chantellex, une série d'énonciations contenant une longue liste de noms qui apparemment se ressemblent mais qui, la plupart, ont des nuances qui les distinguent les uns des autres: . - (omissis) «... lesquelz joiaulx sus respectivement descriptz et dis– tinctement narrés et inventarisés ont été effectuellement, par les dicts affer– més procureurs au dict domp ]ean Arnad, curé et recteur moderne de la diete esglise parrochialle de Valgrisenche, donnés, expediés, delivrés et remis en garde, charge et protection à la maniere et forme q!f'ilz sont cy dessus respectivement descriptz, narrés et contenuz et inv61tarisés, et desquelz tous biens meubles et joiaulx sus respectivement descriptz, con– tenuz et inventarisés, le dict domp Jean Arnad, curé et recteur de la diete esglise parrochialle de Valgrisenche, pour soy, les siens hoirs, successeurs et causeayantz, par son serment presté et faietà maniere de prebstre HAUL– CANT LE POULCE 10 et soubz obligation de tous et chascun ses biens meubles, immeubles, presentz et advenir quelconques, a promis et con– venu, promet et convient ... de rendre bon et loyal compte aux scindic– ques et procureurs ... ». Je voudrais aussi soumettre à votre attention le modèle d'un tes– tament normal, qui contient aussi certaines répétitions qui cependant ne me semblent pas du tout oiseuses . Le testament commençait par la date, le nom des témoins, du lieu et de l'heure où il était dressé, avec, évidemment, le nom du testateur, et par ces préliminaires: - «Sçachent tous estre certain et commung à chescung une fois mou- 10 Il y avait deux façon de preter serment: «En haulçant le poulce» et en «halliant de la main à la poitrine». Généralement les pretres pretaient serment en portant la main à la poitrine. L'aute façon était propre aux lai:ques et, de nos jours, elle est encore employée comme salut amicai entre nous Valdotains.
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