- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1985
Actes des notaires du XVII• siècle 111 rir et n'estre rien plus certain que la mort, ny plus incertain que l'heure d'icelle, par ce fort utii, louable et pro/ittable à toutte personne de bon sens et jugement, cependant que le corps regist l'esprit, tester et disposer des biens qu'auroit pleu à Dieu eslargir, tant pour le futur de l'ame que respos et tranquillité des heritiers». Le testament continuait ensuite par cette admirable profession de foi, témoignage d'une croyance en Dieu inébranlable, de la part de nos ancètres: - «Premierement, s'estant muny et signé du signe de la Saincte Croix, disant: In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, Amen. San corps à Dieu le Createur, à la Glorieuse Vierge Marie sa Mere, avec Sieur Sainct Grat san bon Patron, à Monsieur Sainct .. . duquel il porte le nom, et à toutte la Court Celestielle du Paradix, humblement et devottement a recommandé et recommande; et dès que l'ame de san corps sera separée, a vollu, ordonné et commandé san dict corps estre inhumé et ensepvelly au cimittiere de l'esglise parroessialle de Valgrisenche, au thumulle de ses predecesseurs et en ice!le esglise estre faictz et accomplis ses bien faictz funeraulx ecclesiasticques, sçavoir: sa sepulture, septaulme, trentiesme et annue!, bien et honorablement, ensemblement, estre, par ses heritiers uni– verselz soubz institués, sumptués, faictz, paiés et ministrés !es luminai– res, haulmones, charités et oblations accostumées /ere, sumptuer, paier, ministrer·et distribuer au dict lieu et parroesse de Valgrisenche, au decès d'un gagnieur 11 de sa quallité et faculté du dict testateur, et mieulx s'il est possible.» Le testateur disposait ensuite de ses biens, et son premier souci, s'il n'était pas veuf ou célibataire, était pour sa femme; la teneur de l' acte était généralement celle-ci: «... le dict testateur a donné, legué, par droict de legat et donnation legataire, laisse et commande estre expedié et en paix laissé à ... sa bien aymée /emme, desmeurant en habit viduelli– citte et honneste seullement, sçavoir: la jouissance, prises et recoltes de ... ». Il s' agissait parfois de toute l'hoirie, ou bien seulement d'un «cour– til, d'une raviere 12 , d'une piece de pré, de champ, rues et devendues, Il Gagnieur: tenancier et labourer d'une propriété foncière . 12 Raviere: jusqu'à l'introduction de la pomme de terre (vers la moitié du XVIII• siècle), chaque famille valdotaine possédait au moins une ravière pour y semer les raves ou navets, qui servaient de nourriture à toute la famille.
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