- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1985

158 L. Colliard Nous reproduisons ci-après, seulement les passages significatifs et personnels de l'écrit de Bérard. LE CoNSEIL oEs CoMMIS ou DucHÉ o'AosTE «Il a existé dans la Vallée d' Aoste, pendant près de trois siècles, une espèce de Chambre législative, nous allions dire une sorte de Sénat, qui a rendu les plus grands services au Pays. Cette forme de gouvernement imaginée par nos pères, connue sous le nom de Conseil des Commis, mérite l'honneur de vivre au moins dans le souvenir des Valdòtains. Mais pour vivre ainsi, une institu– tion a besoin detre appréciée; le nom devient insignifiant quand la chose qu'il exprime est inconnue, et un nom insignifiant ne peut prétendre à l'immorta– lité. Les hommes instruits ont entre les mains des ouvrages qui leur montrent la sagesse, la gloire, l'autorité, la puissance que s'est acquise le Conseil dont nous parlons; mais les souvenirs qui n'existent que dans les livres ou les manus– crits des savants ne sont pas animés de la vie que donnent la mémoire et le coeur du peuple. C'est clone pour le peuple qui n'a ni le temps ni le moyen souvent de feuilleter les chartes ou les écrits de Tillier, que nous voulons rap– peler l'origine, le but, le patriotisme, les luttes et les victoires de la grande ins– titution qui a si longtemps fait le bonheur de notre antique Duché . Nous satisferons ainsi les désirs et la juste curiosité d'un grand nombre de lecteurs qui nous ont demandé bien des fois ce que c'était que le Conseil des Commis. Nous répondons enfin à cette question en disant que c'était l'assemblée des représentants des Trois Etats de la Vallée d'Aoste. Mais revenons au sujet principal qui nous occupe. Tout ce que l'on vient de rapporter, dit Tillier, sur le Conseil des Commis, donne une idée sensible et une connaissance certaine que le Duché d'Aoste a toujours été (nous devons aujourd'hui bien modifier ce toujours) "un vrai pays d'Etat, ne faisant qu'un seul et meme corps, duquelles soixante et di-huit clochers, entre villes, bour– gades, paroisses et communautés particulières sont les membres, sous la régie et gouvernement politique et économique du Conseil général ou du Conseil des Commis qui les représente, lesquels y règlent et ordonnent en tout et par– tout ce qui regarde le service du souverain et du public, proportionnant pour pouvoir soutenir ce corps les charges, impositions et tous autres services à la portée de chacun des dits membres, auxquels ils font faire les fonctions qui leur conviennent, suivant la force et le nombre des focages dont ils sont com– posés et cotisés" .

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