- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1985
Bibliographie 333 porte que jadis ce bourg se prolongeait du coté du Saint-Bernard jusqu'au pont de l'Exert et au bas de l'alpe dite de Gillier... La tradition ajoute, il y a très longtemps, qu'une avalanche for– midable a rasé la partie supérieure du bourg. Quels étaient les moyens de subsis– tance de la population de Saint– Rhémy? Voici le témoignage d'An– selme-Nicolas Marguerettaz: «Les habitants vivent du produit de leurs travaux agricoles et du prix du bétail qu'ils élèvent et vendent ensuite, pour autant qu 'ils n'ont pas assez de four– rage à le nourrir en hiver. Ces produits sont foin, blé et seigle, orge, pommes de terre, fèves, pois et lentilles ... Ajoutez– y quelques légumes potagers. é'est là en effet tout ce qu'on peut récolter. ... Depuis quelques années la culture des pommes de terre a pris un accroissement singulier, et cette récolte se fait en telle abondance, que plusieurs particuliers en vendent une quantité suffisante pour payer leurs impots devenus de jour en jour plus lourds et plus multipliés. ... Chose étrange, il n'y a pas soixante ans, la pomme de terre était presque nouvelle dans ce pays et on en récoltait à peine pour en servir un plat !es jours de diman– ches et jetes avec le bouilli de viande salée. .. . Le fond des denrées actuelles dont on vit, consiste en blé camme autrefois, pommes de terre, mais ou blé turc. Celui– ci, si commun aujourd'hui, n'était pres– que pas connu dans !es ménages si nous reculons de quarante à cinquante ans. Le laitage, l'orge concassé en gruau, !es fèves, etc., faisaient le principal élément de la cuisine: aussi n'était-il pas en usage de vendre du beurre, du fromage, des oeufs. Aujourd'hui cette vente devient ordinaire, surtout dans !es autres hameaux de la Commune. Pour retirer un plus grand profit du lait, l'an a, depuis 1857 environ, établi la Société dite Laiterie. Le foin ne se coupe qu'une fois cha– que année vers la mi-juillet, et ceux des prés qui sont !es mieux situés, et bien tenus, donnent d'un huitième à un cin– quième de récolte ordinaire en refoin qu 'on fauche dans la première quinzaine de septembre. Quelques alpages pour !es vaches en étéforment tout ce qu 'il y a de bien cul– tivable au nord du Bourg dans la gorge qui conduit au Saint-Bernard, apparte– nant à des particuliers. Tout le reste du territoire est un terrain communal servant de paturage ... Les habitants du bourg ont l'avantage de gagner quelque argent, 1) par !es trans– ports de diverses denrées ... , 2) surtout en été par l'affluence des Messieurs ou Touristes qui veulent passer le Mont-Joux à cheval ou se /aire guider et accompa– gner sur cette montagne et !es autres sites curieux qui l'environnent. Voilà pour– quoi chaque famille du Bourg a sa bete de somme, et plusieurs meme, un char à bancs». Après avoir signalé qu'il n'y a pas assez d'artisans - en dehors des tis– serands de Bosses- qu'on ne trouve à Saint-Rhémy que deux ou trois for– ges, une scie à eau, une ou deux meu– les pour broyer l'orge ou le chanvre,
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