- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1985
Bibliographie 337 démenti, c'est que la grammaire/rançaise n'y était pas négligée, et j'ai connu de ces maitres de campagne avec lesquelles gros Bonnets de la Seigneurie urbaine n'osè– rent pas se mesurer pour l'orthographe». En dehors de cette «grande école» qui recevait seulement les garçons il y avait des écoles enfantines dans cha– que village, pour les plus petits, sub– ventionnées par une faible partie de la somme léguée en 1741; et les pères de famille se cotisaient en proportion du nombre d'enfants que chacun envoyait à cette petite école, afin de compléter le modique salaire convenu avec le maitre. Cette voie fut la seule suivie jusqu'en 1830, après que la commune fut divisée en deux paroisses. Le désac– cord gagna aussi le domaine scolaire et Saint-Rhémy faillit intenter un procès à Bosses, jusqu'au moment où le legs testamentaire de 1741 fut divisé entre les deux communautés. Et comment faire pour continuer à ·étudier à Aoste? «Il y avait - écrit Marguerettaz - des pensions à bas prix où l'on payait dix livres par mois la pen– sion, et en sus, !es parents fournissaient le pain et le fromage, et !es écoliers figu– raient très souvent durant leurs études ;usqu 'en classe de physique, revetus cons– tamment de leurs habits campagnards de drap grossier». Comme les frais d'hébergement à Aoste avaient par trop augmenté une bourse d'études fut créée en 1881 dans la congrégation des Soeurs de Saint– I oseph par le chanoine Marguerettaz au profit d'une fille de Saint-Rhémy ou de Donnas; une autre fut léguée en 1883 par l'archipretre Jean-Baptiste Farine!. Le privilège de la Viérie, ou droit exclusif de transporter les marchandi– ses et de conduire les voyageurs depuis le ru Meyran (à la sortie du faubourg Saint-Etienne d'Aoste) jusqu'à l'hos– pice du Grand-Saint-Bernard, et vice– versa, est le plus ancien de ceux accor– dés aux bourgeois de Saint-Rhémy et d'Etroubles, parla Maison de Savoie. Le titre de bourgeois était attribué par la bourgeoise moyennant le versement d'une somme d'argent, à celui qui pos– sédait des biens dans la commune, qui y avait son domicile permanent, qui y exploitait ses biens et qui contribuait aux charges du bourg. Ce bénéfice de la Viérie dura depuis le Moyen-Age jusqu'en 1780, et le mémoire de Marguerettaz en énonce les différentes lettres patentes et ordonnances qui le réglementaient. Un autre privilège, l'exemption du service militaire, fut donné au bourg de Saint-Rhémy en 1627 par Charles– Emmanuel I de Savoie; des lettres patentes furent renouvelées par ses successeurs, et confirmées par Victor– Amédée III en 1782. En échange de cette exemption les hommes de Saint-Rhémy s'obligent «à tenir la route de la montagne au Saint– Bernard ouverte en hiver» et à porter secours aux voyageurs. Le Régime constitutionnel de 1848 donna force de loi à ce privilège qui
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