- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1985

Séances de la Société 363 Le rit valdotain - nous explique l' orateur - est le résultat de l'adaptation et des modifications que le génie local apporta au tronc liturgique commun représenté par le missel que Charlemagne avait demandé aux environs de 791 au pape Hadrien Jer et imposé parla suite à toutes les régions de san empire. Les modifications locales, c'est-à-dire les adjonctions de saints et de cérémonies particulières, étaient nécessaires par le fait que le missel papal était incomplet, puisqu'il ne contenait évidemment que les messes du Pape. Toutes ces adjonctions se greffèrent sur une modification du missel d'Hadrien parue au début du IXe siècle, gdìce au moine bénédictin saint Benoit d'Aniane. La reconstruction du rit valdotain, qui deviendra majeur au XIIIe siècle, se fait dane par l'historien en éliminant les parties qui relèvent de ce qu'on a appelé le tronc commun. La liturgie val– dotaine est par conséquent du type franco-romain et non pas du type gallican, cette dernière liturgie ayant disparu au VIIIe siècle. Ce qu'il y eut de gallican en Vallée d'Aoste ce fut non par la liturgie, mais le droit ecclésiastique. Le rit valdotain dura jusqu'en 1828, quand le chapitre de la Cathédrale dut céder aux pressions de la Cour turi– noise et de l'éveque agissant en «préfet» du Pape. Le conférencier piace le rit valdotain dans san cadre sociologique propre à un temps, du Moyen Age au début du XIXe siècle, où tout passait par l'Eglise et les clercs étaient les seuls qui pouvaient apporter aux populations la récréation et l'espérance. L'importance de la religion et de la liturgie dans notre Vallée nous est en effet attestée par l' étonnant nombre de 412 codices liturgici, quand le diocèse lyonnais, quatorze fois plus grand que l'aostois quant au nombre des paroisses, n'en conserve que 317. La liturgie valdotaine surprend aussi par sa variété et sa richesse que documentent les codices musicaux et les poésies liturgiques, dont une quarantaine parfaitement autochtones, ainsi que les cérémonies dont un échantillon nous est présenté par des citations du formu– laire de la Chandeleur, des Rameaux et de la Veillée Pascale, vérita– ble triomphe, celle-ci, de la liturgie valdotaine. En rendant hommage à Lin Colliard, <<Primum movens» de ses recherches, au clergé valdotain, tout spécialement aux chanoines de la Cathédrale et de Saint-Ours, et au mécénat des assesseurs à l'Ins– truction Publique, le conférencier nous apprend qu'il a en prépara-

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