- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1987
Un sanctoral pour le Diocèse d'Aoste 101 le jeune Louis, seulement après un conflit sanglant entre les troupes régulières du due et les fidèles à Catherine. 34 Les interventions du due en faveur de notre Vallée furent très nombreuses, par rapport à la courte vie du prince. Il promulga divers édits concèrnant la justice; il s'imposa pour le respect des droits acquis par des particuliers contre la prépotence des seigneurs 35 et confirma les concessions faites par ses devanciers. Les Cordeliers d'Aoste furent ses bénéficiaires privilégiés: illeur agrandit le couvent, l'église et leur fit cadeau d'une pièce de verger, en face de l'actuel Grand Séminaire. En reconnaissance de ces libéralités, les Cordeliers ne manquèrent jamais de lire pendant les repas, après la mort du prince, des mor– ceaux de sa vie. Amédée IX, devenu inhabile au gouvernement à cause de sa mala– die, en 1469 fut obligé d'abdiquer en faveur de sa femme Yolande. Peu avant il avait perdu un de ses fils, Charles, l'unique en age de . lui succéder. Soudain les nobles, encore une fois, se révoltèrent. Assiégé, ce ne fut que par l'intervention du roi de France s'il recou– vra sa liberté. La paix rétablie dans tout le duché, Yolande, tout en étant accoutumée aux intrigues et aux luttes politiques, en octobre 1471 décida d'abandonner la résidence de Chambéry, pour s'établir à Verceil où, l'année suivante, Amédée décéda en odeur de sainteté. Le corps d'Amédée fut inhumé dans l'église cathédrale de Verceil, au pied du maitre-autel. <<Si ses qualités n'en n'ont pasfait un grand prince- écrit Mgr Due - sa piété soutenue, son amour pour la justice, sa résignation dans les souffrances, son détachement des biens de ce monde, ont donné un vi/ éclat à sa vie». 36 Des miracles, dus à son intercession, suivirent immédiatement sa mort. Le pape Innocent XI, par un décret du 3 mars 1677, en confirma le culte, qui s'était diffusé dans tous les Etats de Savoie. 34 Cf. L. VAeeARONE, Scritti sui Challant, éd. soignée par L. Colliard et A. Zanotto, Aoste 1967, pp. 28-30. 35 Nous signalops le cas du noble de Montagny, seigneur de Brissogne, contre les Chanoinesses de Sainte-Catherine. Cf. J.-A. Due, Histoire de l'Eglise d'Aoste, Chatel– St-Denis, 1910, T.V., pp. 19-20. 36 J .-A. Due, cit., p. 42.
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