- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1987

16 G . Mombello Et si Madame Truitard vivoit encore, par malheur, elle assureroit V. A. que je suis bien devot, et bien sdge, et qu'il n'y eut que mai qui la consolat en ce celebre miracle cj~i se fit en sa personne, en la basse chappèllè de l'eglise de: la Consolata, il y a tantost vingt ans. Enfin, Madame, pour la volonté, ell'y est toute entiere. ]'ay une passion demesuree de parvenir. C'est pourquoy, Royale et Majestueuse Princesse, pour parler camme le pere Fichet, je sup– plie tres humblement Vostre Altesse·R. de me /aire quelque bien, mais proportionné à mo_n_désir, c'es~/z dire, que je le puisse posse– der à Paris, car, à vous dire la verité, Madame, je ne suis pas bien persuadé d'en sortir, pas mesme quand vous me donneriez la charge de Monsieur Clerc, ancien e/ere de vostre chappelle, et mainte– nant chanoine de Saint-Pierre d'Annissy. 24 Madame Royale devait faire languir encore un peu Bailly avant de l' exaucer. Lui, qui priait Dieu de «pouvoir vivre et mourir à Paris», 25 devait un jour quitter la capitale de la France pour pren– dre possession de son pauvre éveché montagnard. Mais, derrière cette promotion, il semble qu'il y ait eu toute une histoire. Je ne veux pas dire qu'elle a été extorquée à la Duchesse régente, mais que Bailly a du lui forcer un peu la main. Deux lettres de Jean-Louis Cauly, un savoyard que notre barnabite avait placé dans l' administration ducale, nous renseignent pertinemment sur ce détail. J.-L. Cauly écri– vait ceci à son supérieur direct, le marquis de Saint-Thomas, désor– mais adversaire de Bailly, le 20 décembre 1656: Monsieur, il y a plus de quinze ans que, parlant avec le Reverend Pere Bally, je l'appellois quelquefois par raillerie, Monseigneur, sur ce qu 'en ce temps là l'on avoit /aiet courre le bruit qu 'on le feroit Evesque en France. Et en cette derniere occasion qu'on parloit à la Cour des Eveschez vaccantz, il y eut aussi quelque bruit que le mesme Pere Bally estoit sur le tapis. ]e lui escrivis une lettre de raillerie par laquelle je luy disois qu'il pourroit bien garder san tittre de Monseigneur, ou d'Illustrissimo et Reverendissimo, 24 AST, Sezione Prima, Lettere ministri. Francia, liasse 51, fase. 2, lettre 249 datée de Paris, le 2 septernbre 1648. 25 A la fin -de la lettre 249 citée dans la note précédente.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=