- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1987

Mgr Bailly 19 le seul caractere, que j'ay l'honneur de porter, de creature de V.A.R., fut l'unique /ondement des graces que Sa Sainteté ma versa, aussi je ne creins pointde blesser la modestie, en luy disant moi mesme, qu'elles furent in/inies. Le Saint Père dane, Madame, m'accorda toitt ce que je luy deman– dei. Demain, Mgr. Millet sera preconisé pour l'evesché d'Ivree, et je dois estre admis au premier examen. Ainsy toutes !es lettres, que mon impatience, et de fausses me/iances inspirees, m'avoient /ait demanderà V .A.R., ne sont plus necessaires. Pour revenir au Pape, c'est l'homme du monde le plus civil, tè plus obligeant et le plus doux. Il a de belles lumieres, et ce qui est rare, en ce premier de tous !es hommes, c'est une extraordi– naire humilité et qui est capable de con/ondre et d'aneantir tout l'orgueil du monde. Nous fusmes bien une grosse demi-heure sur le chapitre de V .A.R. et camme c'est la passion du Pape d'estre aimé, aprés luy avoir /ait le portrait des vertus eminentes, qui brillent avec tant d'eclat en la royale persone de V.AR. , je luy dis, le plus delicatement et le plus agreablement que je pus, et c'est: «Tres Saint Pere, cette grande Princesse, qui a le plus de veneration pour vostre sainteté, et qui, à sa promotion au pontificat, fit chanter dans tous ses etats le Te Deum laudamus, et ecrivit en mille lieux (camme en se feli– citant elle mesme de vostre election) que Dieu avoit donné à l'Eglise le chef qu'elle avoit si ardemment desiré». Tout ce dis– cours luy plut extraordinairement et l'engagea à me dire con/i– demment bien des choses des interests de V.A.R. et de toute sa royale /amille. Particulierement il fit une severe invective contre !es livres de l'abbé Ciri, et me dit qu'il falloit !es confuter par d'autres livres. Il me demanda l'age de S.A.R. et de Madame la Princesse Marguerite, qu'il creignoit que .36. [Mazarin], qu'il appella (mais silence, Madame), le Roy des brouillons, ne vous trompat sur tous !es mariages qu'il vous proposoit et qu'il vous conseilloit l'alliance de Parme, n 'y aiant pas, dit-i!, grande dis– tance, ou difference de S.A.R. et de l'aisnee de Parme pour l'age, outre qu 'il estoit instruit de la bonté de cette Princesse, qui seroit fort soumise à V.A.R. età son gré. Aprés il se mit sur le discours de sa nonciature d'Allemagne, et

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