- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1987
Mgr Bailly 23 devint bientot la favorite de Charles-Emmanuel II de qui elle eut trois enfants, dont le plus jeune, une fille prénommée Adélai:de, fut envoyée à Aoste, pour devenir religieuse, à l'age de trois ans. Or, tandis que le Due faisait allégrement des enfants avee la Treeesson, devenue entre-temps (1659) Madame la marquise Benso de Cavour, son bonhomme de mari, ou un autre membre de eette famille en fai– saient d'autres, en toute indépendanee, avee n'importe qui. Ensuite, on envoyait tous ees marmots à Aoste, et notre éveque devait s' oeeu– per d'eux. Adélai:de avait été plaeée dans le eouvent Sainte-Catherine et une nièee de Bailly s'oeeupait d'elle. Notre éveque demandait au Due, par une lettre du 27 septembre 1665, quelle «espeee d'edueation» il voulait «qu'on donne à eette aimable petite». La demande était rhétorique, paree qu'il ajoute que sa nièee y a deja si heureusement reussi, que cet enfant ne parle que de la vie religieuse, et qu'elle fait toute son inclination. Ces jours passés - .ajoute-t-il-, je la fis porterà la grille, et soudain qu 'elle me vit, elle me dit qu'elle vouloit qu'on luy toupat !es cheveux, et qu'on la fit religieuse, elle vouloit dire coupat. ]'ay dit à Mr. Passerat la maniere dont je pretans me servir pour la disposer à coopererà l'inspiration divine, qu'il a /ort aprouvee. C'est, Mon– seigneur, de ne la point porter, ni presser directement à embrasser la vie religieuse, mais de l'y disposer doucement, et imiter en cela le bon Dieu, dont toutes les saintes inspirations vienent, qui agit dans nos ames, pour parler avec le Saint-Esprit, suavement, et/or– tement. V.A.R. s'en repose, s'illuy plaist, sur ma petite conduite. Quand sa soeur mesme auroit estée avec elle, je pourrois/aire espe– rer que l'une, et l'autre auroient suivi, presupposé le mouvement doux, mes conseils, et qu 'el/es auroient toutes deux faiet des voeux à leur temps. Pour !es. quatre mille ducatons que V. A.R. offre si genereusement pour le dot de cette petite, on se contentera bien de la moitié, quoiqu'on ne refuse pas ses royales largesses... Il y a dans le mesme convent la petite Bens, que V.A.R. sçait que Mr. le Marquis de Caselle y a conduite. Elle embarrasse un peu ces bones religieuses. ]e supplie tres humblement V.A.R. de
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