- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1987
RoBERT AMIET, Processionale Augus– tanum, tomes I<• et II (MLEA, V-VI), Aoste, Imprimerie Valdò– taine, 1983 Encerclée par les montagnes, la population valdòtaine est restée durant des siècles repliée sur elle– meme. Dans son isolement elle a développé,des pratiques coutumières associant à sa foi chrétienne des tra– ditions immémoriales. Parmi ces usa– ges, un des plus vivaces fut sans doute celui des processions . Peu de formes de piété unissent plus étroi– tement le sens religieux et l'existence courante. Très tòt - mais l'historien ne saurait fixer un moment précis - des processions ont commencé de se dérouler, soit à l'intérieur des égli– ses, soit au dehors; elles se sont mul– tipliées tant à Aoste meme, notam– ment en rapport avec la cathédrale et la collégiale Saint-Ours, que dans les quelque 80 paroisses du diocèse. Au XVI< s., qui semble marquer l'apogée du mouvement, la paroisse de Roisan processionnait 44 fois l'an, celle d'Allein 45 fois et celle de Cour– mayeur 51 fois - presque une pro– cession par semaine! Chaque pro– cession, devenue une véritable ins– titution, comportait ses traditions et ses coutumes, ses impératifs aussi et ses règlements minutieux (touchant p. ex.les préséances). Ceux-ci furent codifiés dans des livrets mis à la dis– position des participants. On y trou– vait le texte des antiennes, des répons, des oraisons et surtout des litanies, sans oublier la notation musicale des chants. Dans le diocèse d'Aoste, surtout à la bibliothèque du chapitre cathé– dral, à celle de la collégiale Saint– Ours et à celle du séminaire, on con– serve 31 exemplaires manuscrits de ces précieux petits volumes, chiffre exceptionnellement élevé et qui piace peut-etre ce diocèse au premier rang des possesseurs de ce genre d'ouvra– ges. De ces processionnaux, 12 se rattachent à la cathédrale, 6 à Saint– Ours et 13 à diverses paroisses du diocèse. A part un seui, qu'on situe au XIII< s., les processionnaux de la cathédrale datent au plus tòt du XVI< s.; manifestement ils ont été copiés sur des modèles antérieurs du meme type. Cela permet à l'éditeur de les publier de façon synthétique, c.-a-d. comme s'ils étaient les té– moins d'une tradition unique. Il en va de meme des procession– naux de Saint-Ours. Le cas est dif– férent quand il s'agit des paroisses: chaque témoin est sui generis; aucun
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