- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1987

332 Bibliographie généalogiques et chronologiques fort utiles et commodes. Avouons -le; il était temps que l' oeuvre de Jean-Antoine Pellissier sortit de l'ombre discrète des biblio– thèques ecclésiastiques ou de celles de quelques érudits amateurs, pour atteindre enfin un plus vaste public . Car, ce «spirituel» se doublait d'un fin lettré et trouve clone , tout natu– rellement, sa piace honorable dans le milieu littéraire vald6tain du XVIII" .siècle . Pour ce motif aussi, on ne peut qu' en savoir profondé– ment gré à M . Pont qui, en nous pré– sentant dans sa véritable lumière le «Labre vald6tain», nous fait en mème temps redécouvrir, «au-dessus du fossé de l'oubli», un écrivain de talent. Cela soit dit «con buona pace» de feu M . le Prof. Jules Bracherei qui, imbu de préjugés la!cistes, n'avait pas hésité, dans le compre rendu de l'Anthologie valdotaine du chanoine Bréan,w de qualifier Pellissier con– jointement avec le «bienheureux» Pierre Bréan ( + 1747) ,1 21 de «deux comparses qui roucoulent de piètres oraisons» (sic!). Il ne faut pas trop s'étonner de l' appréciation négative du bon Brocherel par rapport à la lit– térature ascétique. Positiviste impé– nitent, M. Bracherei n'était pas à mème de saisir la portée et la profon– deur des phénomènes spirituels, ainsi que leurs aspects culturels. Au de– meurant, la revalorisation de la lit– térature religieuse est un fait relati– vement récent. Le chanoine Bréan s'en était fait, chez nous, le pionnier; de notre part, nous avons suivi ses traces avec conviction, dans notre Culture. 131 En Italie mème, ce phé– nomène ne date que des années '50 environ; c'est l'oeuvre d'érudits ét de Maitres tels que don Giuseppe De Luca et Giovanni Getto. 141 Pour la France, le discours est tout à fait dif– férent, étant donné la présence depuis le XVIIc siècle, d'une littéra– ture religieuse de prestige . Nous n'examinerons pas ici le contexte spi– rituel et culture! dans lequel se piace l'oeuvre de Pellissier; nous ne nous attarderons pas non plus sur ses détails biographiques . Tout cela a été dit, et très bien dit, par M. Pont .' 5 ' Rappelons seulement que notre héros naquit à Saint-Oyen le 22 sep– tembre 1715. Ayant achevé son cours au Collège St-Bénin, il pour– suivit ses études de théologie et de droit à Lyon . Reçu notaire, il quitta sa vallée natale à la suite d'une crise religieuse. Après un séjour à Florence et à Rome, il s'établit à Naples où, ' 1 ' Augusta Praetoria, 4 (1948), p. 264. 12 ' Pi!!rrl! Bréan (1672-1747) \!St l'aut\!ur de Les douces conversations avec la Mère de Dieu (Ms. inédit, Bibliothèque du Grand Séminaire d'Aoste) . " ' L. Colliard, La culture vald6taine au corm des siècles, Aoste 1976. Sur Pellissier, cf. !es pages 172-175 . Hl G. Getto, La letteratura religiosa in Lette· ratrtra e critica nel tempo, Milano 1954, pp. 81-129. '" Sur la littérature spirituelle en Vallée d'Aoste cf., ehtre autres, L.A. Colliard, Fran· çois de Sa/es, Verona 1970, pp. 41-60.

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