- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1987

Alexandre Passerin d'Entrèves 45 SuR CERTAINS ASPECTS DE LA POLITIQUE LOCALE À AOSTE «Ces haines inexplicables, ces jalousies, ces ressentiments inas– souvis» (. ..),«il y a dans tout cela du touchant, de l'exaspérant, mais du comique aussi. Tenez: vous m'avez fait ressouvenir d'une remar– que que Cavour faisait (en français) dans san "Journal intime": "Je ne peux pas passer trois mais à Turin sans prendre un rhume de cer– veau à l'intelligence ... ". Ce qui s' appliquait à Turin il y a plus de cent ans pourrait bien s'appliquer à Aoste. Et c'est pourquoi je me suis toujours tenu éloigné de l'Are d'Auguste, cherchant (et y réus– sissant d' ailleurs) à me faire oublier. C'est pourquoi je n' avais pas meme été invité au Congrès de l' ethnie française, mai qui revenais à peine d' avoir tenu à Paris une conférence à la Sorbonne et une autre à la Faculté de droit... Nemo propheta». (30 avril 1966). SuR L'occuPATION FRANçAISE EN 1945 «Les troupes françaises n'occupèrent qu'un lambeau tout petit de la Vallée; l'occupation était entièrement américaine et anglaise à la fin de la guerre. Il y eut, il est vrai, quelque garnison française isolée ça et là, mais le gros des troupes était de langue anglaise». (30 avril 1966). SuR LES ÉTUDES UNIVERSITAIRES DES VALDOTAINS «Il est clair que les Tyroliens continuent à se rendre à Innsbruck pour leurs études universitaires (j'ignorais que l'Italie reconnait l'équi– valence des diplòmes allemands et autrichiens); mais les Valdòtains sont toujours venus à Turin: je n'ai qu'à consulter l'arbre généalogi– que de ma famille pour en avoir les preuves; le dernier Passerin à se rendre en France (Valence) pour ses études de droit remante au dix-septième siècle!». (22 mai 1966) . SuR LA LANGUE ET LA NATIONALITÉ «Certes, la langue est un facteur très important, mais ce n'est pas le seul, et l' erreur des romantiques et des nationalistes du siècle der– nier (à partir de Herder) a été de le croire. Comment expliquer par exemple la Suisse autrement? ... Le sentiment de la patrie est un sen-