- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1987

50 M. Lengereau D'abord, voulant indubitablement parler de sa propre relation avec l'Italie, il me fit une citation de Marcel Proust extraite du volume «Du coté de chez Swann». Voici ce passage, d'ailleurs célèbre, dont je souligne la fin parce qu'il insista sur ces mots: «<l s'écria en lui-meme: "Dire que j'ai gaché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre!"» . Peu après, A .-P . d'E . me dit je ne sais plus à quel propos qu'il déplorait tout compte fait que quelques années après la fin de la Seconde guerre mondiale une consultation populaire n'ait pas eu lieu en Vallée d'Aoste pour déterminer l' avenir de celle-ci. Je ne tire aucune conclusion de ces propos surprenants, mais il m'a semblé honnete de ne pas les passer sous silence. Les lignes qui suivent maintenant, consacrées à A .-P. d'E. dans ses rapports avec la Vallée d'Aoste, n'ont aucunement l'ambition de constituer une étude systématique reposant sur un examen appro– fondi de toutes les données en cause. Bien au contraire, il s'agit seu– lement d'une série d'impressions subjectives, de notations toutes personnelles. Un historien entreprenant des investigations à ce sujet devra sans doute analyser dans le détaill'action et la pensée d'A.-P. d'E, et aussi ses relations avec la Vallée, entre les deux guerres, pen– dant les hostilités et surtout à l'époque critique de la fin de la guerre, au printemps de l'anné 1945, durant les premières années suivant celle-ci et enfin au cours des trois décennies précédant son décès, grosso modo. Je me bornerai pour ma part à attirer l'attention sur certains points particuliers. l) A la veille de la guerre, A.-P. d'E. se trouva camme officier au bataillon d'Aoste. Il y fit venir ou bien il y rencontra Marcel Vaser, également valdotain, se prit d' amitié pour lui et les deux hommes se retrouvèrent par la suite à la Commission d'Armistice italienne qui exerça son activité à Chambéry en 1940. Alors que le premier se rangea résolument, à partir de 1944, du coté «italien» de meme

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