- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1987
52 M. Lengereau tion du «manifeste» approuvé par 35 notables et marquer san oppo– sition à ce document, soit d'une façon plus générale pour jouir d'une plus grande liberté d'action dans la lutte contre le courant annexion– niste. Il ne devrait pas etre tellement difficile de faire le point sur cette question. 3) Avec san neveu Hector, A.-P. d'E. créa et anima en 1945, après la fin de la guerre, le journal «La voix des Valdotains». C'est là une mine de renseignements sur sa pensée à cette époque. 4) Il conviendrait enfin, pour mieux connaitre le role d'A.-P. d'E. pendant cette période de grandes tensions , de se pencher sur ses pri– ses de position et sur ses interventions au sein du premier Conseil de la Vallée où il ne siégea d'ailleurs qu'assez peu de temps. 5) Les années passant, A.-P. d'E. prit quelque recul par rapport à la Vallée, ne serait-ce que parce qu'il enseigna à l'université d'Oxford de 1946 à 1957 (et qu'il se rendit alors plus d'une fois aux Etats– Unis). A partir de cette date, sa carrière professionnelle se déroula à Turin. Pour autant que je puisse en juger, il ne prit plus aucune part à la vie politique et culturelle régionale - si ce n'est camme membre de l' Académie Saint-Anselme -, par gout ou par dégout, parce qu' aucune autorité de la Région ne le sollicita jamais. Il se con– tentait de se rendre fréquemment dans sa «maison forte» d'Entrè– ves, d'entretenir des relations d'ordre privé avec un certain nombre de Valdotains et d'observer les événements- et notamment de se montrer très attentif aux nouveaux ouvrages paraissant sur et dans la Vallée d'Aoste: rien de ce qui se rapportait à celle-ci ne le laissait indifférent. En réalité, ces longues années sont jalonnées d'écrits la concer– nant: étude sur Frédéric Chabod en 1960, étude en collaboration inti– tulée «La Vallée d'Aoste», minorité francophone de l'Etat italien» en 1966, articles dans la «Stampa» ou dans des revues, deux volu– mes reprenant certains de ces écrits parus en 1979 et en 1984. En 1978, A.-P. d'E. fut reçu docteur «honoris causa» de l'uni– versité de Paris-Sorbonne. Dans san discours de remerciement, il évo– qua très éloquemment sa petite patrie et san attachement à la langue de ses a1eux et à la culture francophone: ce n'étaient pas de vains mots et l'an sent à quel point cela comptait pour lui.
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