- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1987
Alexandre Passerin d'Entrèves 55 de tel ou te! leader politique valdòtain. Néanmoins, son action pen– dant ces deux années ne parait pas avoir entrainé de véritable hia– tus, de traumatisme dans son existence, comme ce fut le cas pour Frédéric Chabod (et pour certains du còté annexionniste). Le fait de se voir décerner le titre de docteur «honoris causa» par la Sor– bonne n'en fut pas moins dans son coeur, surement, une sorte de baume le consolant du rejet de son personnage par certains élus val– dòtains, alors qu'il aurait pu venir à la rescousse de la langue et de la culture françaises dans la Vallée avec brio, bonheur et efficacité - mais cela, des esprits plus sommairement accrochés à on ne sait quelles contingences ne pouvaient meme l' entrevoir à cause d'anta– gonismes ou de semblants d'antagonismes datant de 1945. Deux points de détail pour finir. Une fois, A.-P. d'E. m'avait dit qu'il faudrait abscilument recréer la «Ligue valdòtaine pour la protection de la langue française». Me rédamant de lui, je lançai cette idée dans un artide qui me valut force objections. Cependant, j' ai lu récemment dans «Le Peuple» un arti– de la reprenant (sous le nom de «Club des Cordeliers»). J'espère que son auteur connaitra davantage de succès . Il est de bon ton en Val d'Aoste, d' autre part, de se rédamer d'Emile Chanoux à cor et à cri. Ce dernier présenta à Turin en 1927 une thèse universitaire sur les minorités en droit international. Or, que je sache, cette thèse n'a jamais été publiée. Et voici ce que m'écri– vait A.-P . d'E . le 22 mai 1966: «Vous me demandez si je connais quelque thèse présentée à l'Université sur les questions valdòtaines: j'en possède deux. La première, c'est ni plus ni moins la thèse de doctorat de Chanoux, qui est d'un très grand intéret en tant que première ébauche de sa pensée autonomiste. ]'ai plusieurs fois proposé à ces messieurs d'Aoste de la publier: on n' en a rien fait». E n condusion, il me parait qu'A.-P. d'E. n'a cessé, tout au long de sa vie, de se considérer comme un Européen, comme un Italien, mais au moins autant comme un Valdòtain. Assuréinent, comme dans tous les domaines où l'homme est en question, qu'il s'agisse d'indi– vidus ou de groupes, il n'y a pas une seule, une unique vérité qui exdue toutes les autres: il existe plusieurs vérités qui se chevauchent
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=