- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
94 Josep-César Perrin fance» et sans aucune idée de l'art de la guerre, n'étaient certaine– ment pas à la hauteur de la situation. Le 12 mai 1792 le général De Lazary, transmettant une lettre du marquis de Cravenzana, Ministre de la Guerre, ordonnait: «S.M voulant absolument que !es trouppes en Savoje se tiennent sur une stricte de./fensive, consequement vous def– fendrés à la trouppe que vous commandez de ne provoquer en rien et moins encore d'attaquer !es François, s'ils ne vous attaquent pas eux me– mes !es premiers par des vojes de fait qui constatent leurs intentions con– tre nous d'une manière non douteuse; en ce cas vous repousserez la force par la force sans rien entreprendre sur le territoire de France, a./fin d'éviter tout ce qui pourroit avoir le caractère d'hostilité de notre part ou l'aspect d'une offensive décidée>>. 4 Cet ordre pouvait paraitre le fruit d'une attitude prudente; en réalité il cachait l'incapacité du général à comprendre la situation. Le 15 septembre 1792, de Chambéry, le général ordonnait au chevalier Dichat, lieutenant-colonel du Régi– ment «Aoste Infanterie» cantonné au Bourget: «De concert avec S.E. Monsieur le Gouverneur, au cas que !es Français <attaquent> en force, il n'y a pas à hésiter de vous repplier au mont du Chat poste très facile à deffendre>>.5 Ce sera le prélude d'une retraite honteuse. En effet le 22 septembre 1792 le général français Montesquiou, chef de l'Armée du Midi, attaqua la Savoie. Le matin de ce jour me– me le marquis Alfieri di Sostegno écrivait encore au chevalier Di– chat: «Dans le moment l'on n'a point de nouvelles allarmantes». 6 A trois heures de l'après-midi celui-ci reçut un émissaire qui lui «ap– porta la nouvelle focheuse que !es François etoient entrés en Savoye, que S.E. Mr. le Gouverneur la Garnison de Chamberi et tous ceux qui commandoient cette ville en etoient parti, avant son départ qui jùt sur !es dix heures du matim>; il ajouta qu'il «avoit vu !es sindics en robes porter !es clefi des portes de la Ville du coté du foubourg de Montmail– lan»J Ce fu t l'ordre de la retraite. Le lieutenant-colonel Dichat qui 4 A.H.R., Fonds Challant, vol. 252/A, Documenti militari. Rivoluzione Francese ed invasione della Valle d'Aosta (1792 - 1796), doc. 18. 5 A.H.R., Fonds Challant, ibidem, doc. 22, lettre du 15/9/1792. G A.H.R., Fonds Challant, ibidem, doc. 22, lettre du 22/9/1792. 7 A.H.R., Fonds Challant, ibidem, doc. 23.
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