- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

96 Josep-César Perrin ques temps après (14 octobre 1796) et il lui succéda son fìls Char– les-Emmanuel N au milieu de désordres et de complots qui me– naçaient toujours plus ce qui restait du Royaume Sarde. La situa– tion, sous la propagande révolutionnaire, empira en 1797 et 1798 et le 3 juillet de cette année le Directoire se fìt consigner la citadelle de Turin. Sous la pression croissante des conspirations et de l'avancée des Français, Charles-Emmanuel IV, le 8 décembre 1798, renonca à la couronne acceptant les impositions du général Joubert: transfère– ment du roi en Sardaigne, ordre aux troupes et à la population d'obéir aux nouveaux maitres. Le 12 décembre le général Joubert nomma le Gouvernement Provisoire. I..:armée austro-russe de la Seconde Coalition, par ses victoires sur l'armée française, redonna en 1799 quelques espoirs. Mais lors– que Souvorow, entré à Turin le 26 mai, demanda le retour du roi, les Autrichiens s'y opposèrent. D'ailleurs la reconquete des territoi– res de terre ferme sera éphémère: après avoir traversé le Grand– Saint-Bernard, Napoléon écrasa les Autrichiens à la bataille de Ma– rengo, le 14 juin 1800. Jusqu'au mois de mai de 1814 les Etats du Royaume de Sardaigne suivront les vicissitudes de la politique française. I- 2. LE DUCHÉ D'AOSTE DE 1789 A LA BATAILLE DE MARENGO Pendant tout le XVIIIe siècle le Duché d'Aoste dut subir l'évolu– tion centralisatrice du Royaume de Sardaigne. Si Victor-Amédée II avait encore consenti, au moins formellement, à confìrmer nos pri– vilèges et nos franchises moyenant une finance les choses changèrent sous son successeur. En effet «à l'avenement du roy Charles Emanuel à la couronne, il n'a pas été possible à la verité d'obtenir que, comme ses augustes et royaux predecesceurs, il eut par acte public et authentique presté ce serment solenne! de maintenir les fidèles suiets de son duché d'Aoste dans leurs anciennes prerogativeS>> . 11 11 J.B. DE T!LLIER, Historique de la Vallée d'Aoste, ITLA, Aoste 1966, p. 78 -79.