- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
Le commerce valdotain à la fin du XVII/< siècle 99 Evidemment par cette délibération les conseillers commis se souciaient de maintenir le bon ordre interne. Mais entre les lignes, l'on peut entrevoir une autre préoccupation et une autre volonté. Les organes politiques du Duché essayaient d'empecher l'entrée d'éléments français de crainte que les idées de la Révolution ne puis– sent pénétrer dans notre peuple. Ce meme problème fìt aussi l'objet d'une délibération du Conseil communal d'Aoste lequel, considé– rant que la ville était exposée «au passage d'un grand nombre de passe– volants, bohémiens et gens sans aveu» qui commettaient des vols con– tinuels, recourut au commandant du Duché afìn qu'il ordonne aux capitaines des postes de frontière d'interdire l'entrée à toutes les per– sonnes inconnues et dépouvues de passeport. 14 C' étaient les signes avant-coureurs de la guerre dont l'approche se manifestait par la préparation des magasins pour le dépòt des provisions de blé ou d'autres marchandises pour l'armée, par les premières fournitures militaires aux bataillons de passage, par l'élection de soldats et par les réquisitions civiles. Celles-ci s'intensifìèrent à l'éclat de la guerre. Dès le 25 septem– bre 1792 le chevalier Jacques-Alexis Vichard de Saint-Réal, inten– dant du Duché d'Aoste, annonçant aux syndics d'Aoste que «le Tré– sor de Savoye, d'après les avis que nous avons reçu, pouvant passer au premier jour par cette Province», ordonna de tenir prets cinquante chevaux ou la quantité de chariots suffisante au transport d'une cen– taine de balles. 1 5 Les généraux de l'armée sarde essayaient de mettre au sur un trésor qu'ils n'avaient su défendre. 16 En effet le 28 septem– bre le 2ème bataillon d'Aoste Infanterie repassait le col du Petit-Saint- 14 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol. 15, séance du 26 mars 1790, ( 148•. 15 A.H.R. Fonds Commune d'Aoste, Registres des lettres (1775-1793), vol. l, ( 274. 16 Joseph de Maistre, le 22 septembre, en rédigeant son journal, notait: <<22 sa– medi, invasion des François; pluye horrible. Fuite inflime de la troupe. Trahison ou bétise des généraux, déroute incroyable et méme un peu mystérieuse, suivant quelques personnes. C'est la honte étemelle du gouvemement et peut étre l'anéantissement de l'état militaire>>. Ce grand penseur savoyard avait vu juste. X. DE MA!STRE, Les Camets du Comte Jo– seph de Maistre - Livre jouma/1790-1817, Librairie Catholique E. Vitte, Lyon-Paris 1823.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=