- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
Le commerce valdOtain à la fin du XVIII' siècle · 101 Les Français se montrèrent à nos portes le 16 octobre ainsi que le relata le lieutenant-colonel Dichat, cantonné avec son bataillon au poste du Petit-Saint-Bernard:« ... aujourd'hui 16 du courant vers les 4 heures après-midi ily a eu ici une espece d'alerte attendu que nous avons découvert sur la somité de la montaigne ditte Mont Valesan, sur la gauche en dessendant a St-]armain, environ une trentaine d'hommes qui étoient entierement sur la somité de cette montaigne qui se sontpro– bablement porté là pour découvrir tout ce qu'on foit ici au Petit-Saint– Bernard attendu que ce·fieu là dommine entierrement tous nos retran– chements».20 Dichat meme, convaincu que les 400 hommes qui composaient le détachement du Petit-Saint-Bernard, mal armés et mal nourris, n' auraient pas pu opposer une résistance suffisante si les Français avaient attaqué en masse, demanda un renfort de troupes: «Il fout au moins deux régiments pour garder ce poste jusqu'à ce que les montai– gnes soyent bien garnies de neige et les passages fermés». 21 I.:approche de la mauvaise saison fìt désister les Français et l'hiver s'écoula sans combats. Les troupes françaises attaquèrent le Petit-Saint-Bernard à plusieurs reprises aux mois de mai, juin e.t juillet 1793, mais elles fu– rent toujours repoussées. La contre-offensive de l'armée piémontai– se, commandée par le due de Montferrat, réussit au mois d'aout à repousser l'ennemi au-delà de Moutiers, mais elle s'arreta à la Ro– che-Cevins. Cet arret permit au commandant français Kellermann de se réorganiser et d'attaquer les Piémontais qui, défaits à Saint– Germain le 2 octobre, durent se replier vers le Petit-Saint-Bernard. I.:abandon de la Tarentaise par les troupes royales fut accompagné par la fuite d'un grand nombre de Savoyards qui, ayant collaboré avec elles, étaient maintenant en proie à la vengeance des patriotes républicains. 22 20 A.H.R., Fonds Challant, Vol. 252/A, doc. 25. 21 A.H.R., Fonds Challant, vol. 252/A, doc. 25. 22 Le Conseil de Ville, au cours des mois d'octobre-décembre, à la requete des intéressés, accorda des permis de séjour ou d'exercer une profession à un certain nom– bre de Savoyards. Parmi ceux-ci plusieurs étaient originaires de la Tarentaise. Blaise Ador, né à Belleville et demeurant à Villette, Jean-Antoine Vitton et Martin Alberta– no, nés à Sparone (Vallée de Pont) mais exerçant commerce à Moutiers, déclarèrent
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