- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
Hector Passerin d'Entrèves 9 bien plus, un homme d'une grande probité morale et scientifìque, qualités qui se font de plus en plus rares de nos jours. A còté de l'historien et du savant, ressort en effet la personnalité d'un homme de large envergure, la figure d'un valdòtain passionné aux problèmes de sa patrie, et d'un catholique cohérent, ouvert à la conception d'un christianisme sans barrières confessionnelles et li– bre, dans ses manifestations, de tout élément triomphaliste. O n n'oubliera pas facilement son caractère doux et juvénile, et surtout sa façon de faire un peu délaissée qui trahissait cependant aussitòt une supériorité intellectuelle. Ce trait spécifìque de sa per– sonnalité ne genait personne, fiu-ce san interlocuteur le plus dé– pourvu et effrayé de ses élèves. Il parlait sans ostentation, préférant, en véritable maitre; le dialogue aux ordres péremptoires. Ces qua– lités, qui révélaient en lui une fune évangéliquement ouverte à l'écoute, plongeaient leurs racines dans le milieu intellectuel, ouvert et pluraliste, qui façonna de très bonne heure la personnalité du jeu– ne professeur. Issu de la noble famille des comtes d'Entrèves, Hector Passerin était né à Turin le 26 décembre 1914. Fils du comte Charles, l'in– comparable nouvelliste valdòtain, il assimila de sa famille, noblesse de moeurs, droiture morale, amour pour san terroir et pour la cul– ture française. Camme pour Chabod, sa formation intellectuelle fut celle qui caractérise habituellement les hommes de frontière, sensi– bles dane à tout enchevetrement d'idées et d' expériences que les Al– pes, loin d'empecher, bien au contraire favorisent. Profond connais– seur de la culture française, il s'était familiarisé aussi avec la culture allemande, précisément avec celle plus souple et démocratique de la Suisse qu'il préférait à celle de l'Allemagne, empruntée à une dialec– tique plus rigoureuse et serrée. Cela ne lui empechait pas cependant d' aimer, en meme temps, la rigueur logique et de préférer l'analyse à la synthèse. Pour cette raison, M. Giorgio Spini n'hésita pas à défì– nir le Pr Passerin d'Entrèves ;<doctor subtilis», reconnaissant en lui les qualités d'un véritable maitre. Le contact direct avec le Pr Walter Maturi et avec des personna– lités du monde catholique tels que Giorgio La Pira, Sergio Cotta,
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