- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

114 Joseph-César Perrin rant d'exportation cles produits savoyards s'écroula soudainement à cause de la fermeture cles frontières du Piémont et du Duché d'Aos– te qui en étaient le débouché naturel. D'autre part les affaires avec la France furent assez maigres.? Pourtant, au cours du XVIII e siècle, meme si au dire d'Henri Ménabréa 8 la Savoie «exportait trop peu pour qu'il restat dans le bas de faine beaucoup plus d'argent que le montant des impotS>>, le commerce savoyard avait connu une certaine fortune. Un mémoire de 1760 nous en fournit l'état.9 A cette époque la Savoie exportait du vin et du "blé à Genève, de l'huile de no ix, d'autres fruits à noyaux ainsi que cles pommes, cles poires et cles chataignes à Genève et au pays du Vaud. Les deux tiers cles bois pour la construction et le chauffement et cles charbons em– ployés par la ville de Genève étaient aussi tirés du Faucigny, du Cha– blais et du Genevois. La proximité de cette grande ville permettait le débit de cochons, de volaille et oeufs, de miel, de gibier. Les pro– duits de l'élevage du bétail étaient la source principale d'exporta– tion. La Savoie vendait en effet en Suisse, en Vallée d'Aoste, en France et en Piémont une grande quantité de beurre, de fromage, de suif et surtout de bovins et de mulets. I..:abondance de gibier vendu en Piémont et en France 10 permettait une rente assez élevée. La Maurienne fournissait au Piémont le cuir de ses tanneries. I..:excé– dent du cuivre, du plomb et de l'argent cles minières savoyardes ga– gnait aussi le Piémont, ainsi que la pelleterie, tandis que les chanvres et les lins alimentaient les industries du Voironnais. Par contre l'importation consistait «à tirer de l'étranger quelques vins de Suse et d'Aoste pour la Haute-Maurienne et la Haute- Tarantai- 7 H . MÉNABRM, Histoire de la Savoie, Imprimeries Réunies de Chambéry,l976, p. 276. s H. MÉNABRM, op.cit., p. 234. 9 Mémoire parallèle sur la population, la culture des terres, leurs productions, l'in– dustrie, /es ressources et le commerce des duchés de Savoie et d'Aoste, Archives d'Etat de Turin, Cité et Duché d'Aoste, Paquet III• d'Addition, n° 18. Une copie de ce mémoi– re a été éditée dans la revue Le Flambeau, l, 1963, par D. DAUDRY, Un document éco– nomique du XVIII• siècle, tiré aussi en extrait. IO Un particulier de la Tarentaise exportait du gibier à Paris pour le service du Cornee de Provence tirant un profìt annue! de plus de 12.000 francs. Cf. H . MÉNA– BRM, op.cit., p. 234.

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