- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

116 Joseph-César Perrin peine mitigé par les échanges qu'il entretenait avec les autres régions alpines (Savoie et Valais). Au XVIII< siècle notre région devait clone pourvoir d'elle-meme à presque tous ses besoins tirant profìt de ses ressources naturelles: le sol, en premier lieu, et le sous-sol. eagriculture, à travers les cultures vivrières et l'élevage du bétail, constituait l'activité principale de notre peuple. Malgré les diffi– cultés que la nature du sol causait, 14 elle fournissait une gamme as– sez vaste de produits qui rendaient la Vallée à peu près autosuffisan– te: céréales, fruits, légumes, vin et produits de l'élevage (fromage, viande, beurre, gras, peaux et cuirs) subviennent aux nécessités des habitants. Pour certains d'entre eux - vin, &uits et bétail notam– ment - l'excédent alimentait les marchés internes et un courant, parfois non négligeable, d'exportation. Un produit dont le Duché d'Aoste surabondait était celui de la vigne: « vins rouges, blancs et muscats, parmy les quels il y en à qui ne cedent gueres en bonté et en delicatesse a ceux des collines de Piemont et du Montferrat>> ainsi que l'affirmait Jean-Baptiste de Tillier. 1 5 Cette production excessive de vins préoccupa meme le gouvernement de la Vallée, lors de l'Assemblée Générale des Trois Etats du Duché d'Aoste, tenue les 23, 24 et 25 septembre 1760. eon craignait que la surabondance des vignes et surtout de nouvelles plantations puis– sent soustraire de la bonne terre apte à la production de fourrage ou de grains et du bois à l'industrie métallurgique en pleine expansion. Par l'artide 9 du Mémorial adressé au Roi en cette occasion l'As– semblée des Trois Etats demanda «d'inhiber à l'avenir de planter, ni élever aucunes vignes dans la plaine de ce Duché, sans la permission par écrit du Conseil des Commis, sous peine de trois livres d'amende pour chaque toise reduitte en vignes et d'etre les dittes vignes detruittes et re- 14 ehistorien J.-B. de Tillier, dans son Historique de 1737, affirmait: <La culture des terres y est très penible. La charrue est inconnue pour le labourage, et on ne se sert de l'usage des boeufi que dans quelques bonnes plaines. Les pentes des collines ou l'on seme du grain ne se travaillent qu'a force de bras d'hommes, et /es terres des montagnes la plus part avec des mulets>>. J.-B. DE TILLIER, Historique de la Vallée d'Aoste, première édition intégrale, ITLA, Aoste 1966, p. 108. 15 J.-B. DE TILLIER, Historique .. ., cit., p. 106.

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