- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Le commerce va/dOtain à la fin du XVIII• siècle 121 dans le Dcuhé, vente de bois et de charbon dont le bénéfìce revenait aux communautés et aux privés. D'autre part cette activité n'était pas exempte de còtés négatifs, allant à l' encontre de la classe paysan– ne, qui provoquèrent avec celle-ci des conflits assez graves. La con– sommation intensive de charbon rasait au sol d'entières forets sou– mettant la campagne aux dangers d'éboulements, d'avalanches ou d'inondations; les fours soustrayaient de l'eau à l' arrosage; la fumée des premières cuites du minéral de cuivre causait des dommages évi– dents faisant «sécher non seulèment les fruits et l'herbe, mais aussi les arbres en vegétatiom> ainsi que l' affirmait un personnage non suspect, l'intendant Vignes des Etoles lui-meme; 24 à cela il fallait ajouter les dégats provoqués par les charbonniers, par les transporteurs du mi– nerai et du charbon et par les ouvriers étrangers. Si en effet les plaintes portées par les paysans contre cette industrie étaient exagérées et provenaient de «la haine qu'on a contre les étrangers et de la jalousie contre ceux du pays qui réalisent des profits sur ces fobriques» l'Intendant du Duché reconnaissait toutefois «qu'une communauté est fondée à demander que les possesseurs des fobriques de fer, de cuivre ou de quelconque minerai, qui y introduisent journellement des étran– gers sans aveu, soient tenus à répondre des dégats que ceux-ci font dans les campagnes en menaçant etfrappant méme ceux qui sy opposent, et à foire observerpar ces gens la discipline et la subordination>>. 2 5 24 A. VIGNET DES ETOLES, Relation .. ., cit., p. 13; 25 Ibidem, p. 8 et 14. Le Conseil des Commis, de 1748 à 1756, dut s'occuperà plusieurs reprises des plainres des communautés et il essaya de concilier les nécessités de la campagne avec les exigences de l'industrie minière et métallurgique. Cf. J.-B. DE TILLIER, Répertoire des Registres du Pays, Aoste lmp. Valdòtaine, 1975, sous la voix Mi– nières, p. 214; A. CHENAL, Une querelle économico-sociale duXVIII• siècle, in Le Flam– beau, 1966, 4, p. 79-92. elntendant Vignet des Etoles avait essayé de faire pratiquer les quatre premières cuites en hiver, ainsi que le faisait déjà le directeur des minières du comte Perrone. A une nouvelle requete présentée par diverses communautés du Duché, tendant à obtenir «la définse de calciner !es mineraux pendant !es mois d' avril, mai, juin, juillet et aout>> - ainsi qu'il avait été ordonné par le Conseil des Commis plus de 20 ans avant - le roi répondit négativement, comme il appert d'une lettre du comte Corte, Ministre et Premier Secrétaire d'Etat pour les Affaires Internes, adressée à l'Intendant d'Aoste le 9 juin 1779 (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres du Pays, vol. XXXV, f. 50r).

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=