- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
122 Joseph-César Perrin eappauvrissement des forets avait cependant déjà rejoint un de– gré alarmant et dans sa Relation l'lntendant Vignet des Etoles ne ca– cha pas san inquiétude déclarant que sans une limitation des fabri– ques, celles-ci auraient du fermer dans l'espace de dix années faute de combustible. C' était presque une prophétie: le défaut de charbon de bois, mal remplacé par la tourbe et par l' anthracite, l' absence de capitaux l_ocaux, les conflits entre propriétaires des mines, les pro– priétaires des hauts fourneaux et les paysans, le manque d'une main– d'oeuvre locale spécialisée et d'autres facteurs encore suscitèrent le déclin progressif de notre métallurgie. Meme si elle passa en grande partie dans les mains d'entrepre– neurs étrangers, l'exploitation des mines du Duché constitua à cette époque une source de revenus non négligeables pour ses habitants camme justement affìrma, dans une expertise, le capitaine Graffìon: «Letablissement des minières ne doit pas étre envisagé comme simple– ment pro.fitable au concessionnaire, mais il l'est a tout le pays dans le– quel il y en a, et principalement aux parroisses circonvoisines, comme le demontrent les particuliers de celles de Quart, St-Marcel et Fenis et de celles des envirom tant par la vente de leur bois, charbom, que par leurs tramports et ceux des mineraux et rosette; d'ailleurs la population aug– mente: par là une plus grande comommation de vivres et en consequen– ce plus de commerce».zG e une des branches les plus actives du commerce valdòtain fut en effet celle de la métallurgie: la fonte, le fer 27 et le cuivre étaient ex– portés vers le Piémont en assez grande quantité, meme si leur pro- 26 Copie du «sentiment>>du capitaine Graffion du 7 juin 1779 auquelle ministre Corte avait demandé d'examiner la requete présentée par un grand nombre de com– munautés valdòtaines afìn d'obtenir que l'on fasse cesser la calcination des minéraux de cuivre pendant la période avril-aoiìt (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres du Pays, vol. XXXV, f. 50v- 51') 2 7 Le fer produit au Val d'Aoste avait acquis une très haute réputation. Cf. B. }A– NIN, Une région alpine originale: Le Wl/ d'Aoste. Tradition et renouveau, Allier, Greno– ble, 1968, p. 166. Déjà Jean-Baptiste de Tillier parlant des mines de Cogne, défìnis– sait leur fer <<du meilleur qui se fobrique en Europpe>>. J.-B. DE TILLIER, Historique... , cit., p. 98.
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