- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Le commerce valdotain à la fin du XVIJJ< siècle 131 Pour l'époque envisagée, les contemporains memes faisaient re– monter la cause du manque de commerce à l'isolement dans lequel était plongé le Duché. Dans la relation de 1779 les membres du Conseil des Commis soulignent ce fait qualifìant notre région par une expression qui aura fortune à la suite et qui exprime très bien cette situation: cul de sac borné par les Alpes. Dans la supplique de 1788 le Conseil des Commis accentue encore davantage cette idée affirmant que le défaut de commerce est du à sa position: «situé, camme il est, dans un cul de sac, nayant, saufle débouché vers le Pié– mont, que deux passages fort difficiles en été et impraticables en hyven> 1 • Ils avaient certainement raison carla destinée de la Vallée d'Aoste a toujours été liée aux deux cols, plutot qu'au débouché vers la plaine. III- l. LES ROUTES Des temps préhistoriques au Moyen Age le Val d'Aoste avait été une vaie de passage et commerciale très fréquentée. Depuis lors, di– vers phénomènes, parmi lesquels il faut compter aussi la politique des Savoie, causèrent le déclin rapide de cette vaie de transit. «Du Moyen Age à nos jours - affirme B. Janin 2 - le déclin de ses routes rejette le Val d'A.oste dans l'ombre. Le Pays se replie sur lui-meme. Il s'enferme dans ses montagnes et vit en marge des grands bouleversements qui secouent lEurope. Il subit une éclipse.. . » Malgré les soins que le Conseil des Commis porta toujours à la conservatian ou à l'amélioration des routes, 3 celles-ci n' étaient plus l Cf. chapitre II - 3, note 40. 2 B. )ANIN, Une région alpine originale, Le ~l d'Aoste.. ., cit., p. 114. 3 Le Conseil des Commis intervint à nombreuses reprises, au cours des XVI•– XVIII• siècles, à l'égard de l'entretien, des réparations ou des modifìcations du chemin royal, des chemins des vallées latérales et des ponts et à l'égard des corvées et des dé– penses nécessaires, pour réglementer leur largeur, pour nommer !es grands voyers, etc. Il démontra toujours un grand souci conscient que de cette façon il agissait au bénéfì– ce du Duché <<pour la commodité du commerce et des passans>>. En font foi !es centaines de délibérations prises à cet égard. C( J.-B. DE TILLIER, Répertoire des Registres du Pays, cit., sous !es voix Chemin royal, Chemins, Montjovet (Grand chemin), Mont– cuerp (Grand chemin), Ponts, Taxe (pour changement de chemin royal), etc.

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