- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Le commerce valdOtain à la fin du XVIII' siècle 133 tout le poids, puisqu'ils en ressentiront tout lavantage pour lavenin>. 6 Pour toute contrepartie il promit de faire réparer la roure de Turin à Carema <<pour seconder lavantage qui en doit resulter à notre Duché d'Aoste par la plus grande commodité du commerce avec nos autres pro– vinces deçà des monts»J Le nouveau tracé du chemin demanda des oeuvres colossales, telles que l'ouverture du défìlé de Montjovet, ter– minée en 1771. Linscription gravée sur le rocher 8 nous en rappelle le bur: rendre plus facile le commerce et l'accès aux thermes. La nouvelle roure avait amélioré les communications avec le Pié– mont, mais elle n' avait certainement pas résolu le problème de la viabilité valdòtaine. Les routes pour le Grand et le Petit-Saint-Ber– nard restaient dans leur état. Le chemin royal d'Aoste à Pont-Saint– Martin meme était souvent interrompu par des éboulements, par l'écroulement de murs, voire de ponts,9 par le mauvais état de la chaussée. Celle-ci était dépourvue de pavage, inais simplement re– converte de gravillons qui ne résistaient pas longtemps à l'effet des pluies, des neiges et du dégel, de sorte que la roure était souvent boueuse et impraticable. Au mois de janvier 1793, par exemple, les charretiers qui conduisaient les denrées d'Ivrée à Aoste pour la trou– pe sarde s'étaient plaints à l'Intendant sur la difficulté de pratiquer 6 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Lettres, Edits, etc. des ducs et duchesses de Savoie, vol. 4 (1700-1798), lettre du 10 mai 1763. 1 A.H.R., ibidem. s «Caro/i Emanuelis III Sardiniae l regis invicti auctoritate l intentam Romanis viam l per aspera Montis Iovis iuga l ad faciliorem commerciorum l et thermarum usum l magnis impensis patifactam l Augustani l perfecerunt a. MDCCLXXI l regni XLII» Cette gravure couta 40 livres, ainsi qu'il appert d'un ordre de paiement de Vìgnet des Etoles du 28 juin 1779. ~lntendant du Duché ordonna en effet au trésorier Défey de rem– bourser à Jean-Baptiste Regis, secrétaire insinuateur de Chatillon, la somme de 40 li– vres que celui-ci avait payée au marmoriste qui avait entrepris de graver l'inscription «qui se piace d'ordre du Roi au rocher de Montjovet>> (CE A.H.R., Fonds Page, vol. 22, doc. 1). 9 La plupart des ponts qui traversaient !es torrents ou la Doire n'étaient pas eneo– re en maçonnerie, mais tout simplement en bois. Ce fait !es soumettait aux dangers des crues du printemps qui !es emportaient &équemment. ~lntendant Vìchard de Saint-Réal, écrivant au comte Botton le 21 juin 1794, rappelait que <<d'ailleurs le pont de la Brouillette (à Villeneuve), sur la grande route, peut etre emportépar une crue d'eau comme il l'est régulièrement toutes !es années en cette saison» (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des lettres de l'Intendance (1794-1795), ( 22•).

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