- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Le commerce valdOtain à la fin du XVIII' siècle 147 colte du froment, du seigle et du vin fut modique 39 et le Conseil cles Commis dut recourir nouvellement au Roi pour obtenir la permis– sion d'acheter aux frais du Pays d'autres 250 sacs de seigle du Pié– mont.40 Les neiges abondantes, la rigueur de l'hiver et un mauvais printemps avaient gravement compromis la récolte du froment et du seigle de la montagne et de la colline qui en étaient les plus grands fournisseurs; dans la plaine cette récolte fut médiocre et par surcroh les vignes de l' envers et de la Basse Vallée furent ravagées par les parasites. 41 40 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres du Pays, vol. 39, f. 57•, séance du 3 novembre 1790. 41 Le Conseil de la ville d'Aoste, considérant que cette disette avait occasionné une forte hausse cles prix, dans la séance du 22 novembre 1790 délibéra de recourir au Sénat de Savoie pour faire fìxer et réduire équitablement le prix cles cens de ces denrées que !es receveurs prétendaient faire payer au prix de marché: «Le Conseil réjlé– chissant sur la disette et la cherté des blés, seigle etftoment et du vin dont cette province a été ajjligée la courante année et meme la demière, !es seigles etftoment de la montagne et de la colline ayant presqu'entièrement manqué par la quantité des neiges, la rigueur de l'hiver et par !es intemperies du printemps, la plaine qui n'est pas considerable n'en ayant produit qu'une mediocre reco/te et presque toutes !es vignes de l'envers, ainsi que celles de– puis la cité en bas, ayant été tellement dévastées en printemps par !es vers-lisettes et autres insectes qu'elles sont restées presque sans produit, ce qui a occasionné la cherté extraordinai– re des susdites espèces de danrées tellement qu'à la Saint Miche! demière, tems auquelpres– que toute la récolte en seigle et froment était foite dans ce duché, le prix des seigles a été porté et s'est soutenu à quinze livre dix sols le sac et le ftoment à vingt'une livres dix sols le sac, tandisque, commune foite, le prix du seigle en cette meme saison a été de dix à douze livres le sac et celui du ftoment a été de quatorze à quinze livres le sac. Ce quifoit craindre une disette générale. C'est que bien loins que le dit prix aye baissé il va toujours en crois– sant et que plusieurs marchés de cette ville ont été dépourvus de seigle et de froment. La grande quantité de seigle que le Roi à la prière du Conseil des Commis a permis à ce pu– blic pour le soulagement dJcelui d 'empliter la courante année en Piémont en justifie la di– sette dans ce duché; d'où il arrive que !es feudataires ne pouvant payer en espèces parce qu'ils n'en n'ont pas, !es censes en seigle, froment et vin, !es exacteurs ou receveurs dJcelles en prétendent le prix suivant la valeur extraordinaire occasionnée par la disette, tellement que le prix du vin de cense, communefoite n'a été que de cinq à six livres la charge au tems qu'on doit !es payer et !es plus moderés des dits receveurs en prétendent la courante année dix livres la charge et !es autres douze livres. Ce duché s'étant des-ja épuisé en argent cette année demière pour l'achat environ de quatre mille charges de vin et quantité de blé et autres grainsfu'ily sont entré du Piémont l'année demière pour ses besoins. Le conseil con– sidérant qu'i est de la demiere importance de foire moderer le prix des dites censes en denrées a délibéré de recourir au Royal Senat de Savoye pour en obtenir la fixation et re– duction à l'équité du prix des dites censes en seigle, ftoment et vin>> (A.H.R., Fonds Com– mune d'Aoste, Registres cles Délibérations Communales, vol. 15, f. 180•).

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