- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
154 Joseph-César Perrin préoccupe, certes, de la subsistance de la population du Duché, mais ce n'est pas là son premier but. Il semble en effet etre obsédé surtout par la crainte de voir diminuer cette précieuse source de commerce. Ce souci était plus que justifìé, car le commerce du bé– tail et cles produits du lait était l'une cles branches les plus actives de l'exportation. La présence d'un cheptel consistant et sain faisait pen– cher vers l'actif notre balance cles payements, introduisant dans le Duché du numéraire très précieux pour notre économie. Voilà pourquoi le Conseil cles Commis intervenait très rapidement à cha– que alarme de maladie contagieuse du bétail, non seulement quand celle-ci se manifestait dans le Duché, mais aussi lorsque la menace se présentait au-delà cles frontières. 63 Mais souvent les remèdes n'é– taient pas suffisants pour arreter le fléau. Après quelques années d'accalmie, une nouvelle épizootie rava– gea le Duché vers la fin du siècle. Les premiers symptòmes s'étaient manifestés en 1788 et 1790, mais ils avaient été circonscrits. En été .1788 une maladie épidémique avait sévi dans l'alpage de Joex, à Courmayeur. Le 23 septembre le Conseil cles Commis prit cles me– sures pour que le bétail malade ne se melat pas, au moment du dé- 63 I..:attention du Conseil des Commis et de l'Intendant du Duché vont souvent au-delà de la simple préoccupation d'éventuelles épizooties. En 1790 !es responsables du Duché semblent en effet s'intéresser à l'amélioration du cheptel valdotain, voire de notte race bovine. Le chirurgien Jean-Joseph Raymond, d'Ayas, avait présenté une re– quete par laquelle il offrait «de s'allerfoire habiliter en l'art vétérinaire où il auroit plu à ce Corps pour le service de cette Province, ce qu'il espereroit obtenir dans deux ans, moyen– nant la pension pendant ce temps aux fraix d'ice/le proportionnée aux dépenses relatives à l'endroit qui lui seroit désign6>. Certe proposition fu t discutée au Conseil des Commis, le 6 mai 1790. I..:Intendant «observant à ce sujet que l'interet de la Province seroit d'avoir des gens versés dans cet art par le motifsurtout que le betailfoisant l'objet de son principal commerce il lui importe de donner tous ses soins dans la maniere de le traiter et soigner, indépendamment meme de toute maladie, età plus forte raison en cas d 'ice/le, a detaillé !es abus que la négligeance, !es préjugés et l'ignorance occasionnent dans cette branche de pro– duction et !es moyens à son avis !es plus propres et !es plus ejficaces pour y remedier, mais que la premiere consideration pour y arriver lui paroissoit l'établissement d'une petite caisse publique où l'on puisse prendre non seulementpour gages des chirurgiens vétérinaires et !es fraix indispensables dans !es cas de maladie, mais encore pour l'achat de tauraux à distri– buer dans !es divers departements de la Province>>. Le Conseil des Commis n'arriva pas à délibérer sur cette requete, mais prenant en considération !es réflexions de l'lntendant, il le pria de ne pas perdre de vue cet objet (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres du Pays, vol. XXXIX, ( 44v-4Sr).
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