- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
Le commerce valdOtain à la fin du XVIIJ< siècle 161 trois membres du conseil d'Arvier recouraient audit comte pour les miliciens de leur commune qui pretaient service militaire depuis la moitié d'octobre 1792 et qui n'avaient eu qu'un court congé du 7 février au l er avril 1793. « Cest pourquoi oserit recourir - disaient-ils - qu'en prenant en consideration le sus exposé, meme le retard où elles sont de faire leur travaux de campagne, avec la nécessité de faire leur vendanges prochaines, il vous plaise, Seigneur, les faire relever dans leur dit poste du Petit-Saint-Bernardpour le tems qu'il vous plaira, soit jus– qu'après les vendanges et ensuite les redestiner pour le poste de Valgri– senche si les circonstances vous le permettent». 80 Ce ne sont là que deux exemples de recours parmi les centaines présentés par les miliciens, par leurs parents ou par les conseils des communautés, que nous pourrions citer pour la seule année 1793. Toutes ces requetes de congé ou d'exemption du service militaire ont un trait commun: la demande est motivée par la nécessité de devoir travailler la terre qui autrement aurait risqué de rester inculte, faute de bras pour la récolte de ses fruits, pour les labours ou pour les semailles memes. En effet, à l'éclat de la guerre, toutes les personnes aptes au service militaire avaient été appelées sous les ar– mes. 81 Ainsi pour nos paysans commencèrent des années de diffi– culté qui durèrent toute la période que nous considérons ici: élec– tions de soldats pour les régiments d' ordonnance, levées d'homme pour la Milice du Duché, corvées pour le service du Roi, réquisi– tions de betes de somme pour les transports militaires, inévitables dégats produits par les troupes cantonnées ou de passage... Cette situation était naturellement incompatible avec une bonne culture de la terre. Dans un grand nombre de familles tous les hom– mes valides étaient sous les armes et le travail de la campagne était 80 A.H.R., Fonds Challant, vol. 252/C, doc. 32. 81 A coté des soldats que les communautés devaient fournir pour les troupes d'ordonnance, le Duché avait levé une Milice nationale. Pour encourager cet enrole– ment le Conseil des Commis, dans sa séance du 14 octobre 1792, avait proposé une solde de 5 sols par jour pour les miliciens en service et de 2 sols et 6 deniers pour les autres. Le total de la solde pour la Milice valdotaine montait annuellement à f. 56.700 qui devaient erre prises sur le budget de la Trésorerie du Duché. (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres du Pays, vol. XXXIX, ( 115• et 117•).
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