- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Le commerce valdOtain à la fin du XVIII• siècle 163 ne plus tard le Conseil d'Aoste devait recourir au Commandant du Duché pour faire rel:ìcher huit paires de boeufs, retenus par les offi– ciers du Corps d'Artillerie depuis deux semaines. Il réclamait que cette «arrestation» portait des dommages notables aux particuliers «en les empechant de retirer leur recolte et ensemencer leurs terres». 86 Cette situation dura pendant toute la période de la guerre. Les réquisitions de montures et de chariots se renouvelèrent en effet à chaque passage de troupe. Souvent le cycle meme des travaux agri– coles dut etre déplacé à cause d' elles. Les conséquences en étaient évidentes. Les retards dans les labours et les semailles provoquaient de mauvaises récoltes; mais parfois les fruits de la terre devaient etre retirés d'avance lorsqu'ils n'avaient pas encore rejoint leur pleine maturité. A la disene des produits s'ajoutait alors leur mauvaise qua– lité. Le blé, le mais et le raisin étaient les plus exposés aux dangers de ces fluctuations. En 1798, par exemple, le Conseil de la ville d'Aoste apprit qu'un corps de l'armée française aurait du arriver de la Suisse pour se rendre en Italie. « Considérant que les vendanges étant fixées à lundi prochain, les habitants de cette ville seraient occupés d'un coté et que de l'autre les montures qui se trouveraient dans cette ville et territoire devant servir au transport des équipages du dit Corps ne pouraint servir au transport de la vendange» 87 le Conseil délibéra d'anticiper d'une semaine les vendanges memes. Ces dommages étaient cependant en partie compensés par l' en– trée de numéraire provenant des payements des corvées. Le 23 no– vembre 1792 le Conseil d'Aoste eut recours à l'Intendant à cet égard. Ayant reçu la nouvelle que 150 mulets devaient arriver du Piémont pour le transport des vivres de la troupe, les membres de l'Administration d'Aoste, considérant que la Ville et les communes voisines avaient fourni toutes les voitures nécessaires à ce transport quand dans le Duché les troupes étaient plus nombreuses et les né– cessités de l'agriculture plus pressantes, affirma que l'on aurait pu 86 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol. 15, f. 306', séance du 31 octobre 1792. 87 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol. 16, f. 65•-66<, séance du 2 octobre 1798. ·

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