- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Le commerce valdOtain à la fin du XVIII' siècle 171 informé - est-il dit dans la délibération communale 3 - qu'un grand nombre de boulangers, bouchers, charcutiers, aubergistes, revendeurs, marchands, négocians et autres gens tenant boutique et exerçant quel– que commerce dans la présente ville viennent de fermer leur boutique et leur maison, refusant de vendre etfournir en payant les denrées et mar– chandises dépendantes de leur commerce respectif, le Conseil, dans la crainte que les circonstances ne produisent de fonestes ejfets, a délibéré d'ordonner comme il ordonne à tous les individus sus désignés d'ouvrir leurs boutiques et commerces respectifi et de se tenir pourvUs des articles qu'ils sont accoutumés d'y exposer en vente et à l'étendue du commerce d'un chacun, à peine d'etre chaque contrevenant dechu pour toujours du bénéfice de la permission qu'ils tiennent du Conseil pour l'exercice de leur profession ou commerce respectivement>>. Evidemment les marchands craignaient qu'une partie cles mar– chandises n'aurait pas été payée à cause cles différends qui souvent surgissaient sur les parcelles émises par les offìciers de la troupe. Et surtout ils savaient qu'au moment du payement, vu l'énorme retard, la dévaluation aurait complètement rongé le gain. 4 3 Cf. A.H .R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol. 16, ( 103r-1Q3v. D'après une note ajoutée à la marge de la délibération, cet ordre fut suspendu à cause du pillage auquel s'étaient livrées les troupes piémontaises. 4 Pour suppléer à la fermeture des magasins lors de la retraite des troupes piémon– taises, le 27 avril 1794, les distributions de vivres furent faites par Joseph Suis pour la somme de 113 livres et 12 sols et par Pierre-Pantaléon Empereur pour la somme de 129 livres. Le Conseil communal d'Aoste émit les mandats de payement à leur fàveur seulement le 12 novembre 1794, c'est-à-dire six mois et demi après. «Le Conseil - af– fìrme la délibération - mémoratifet vivement pénétré des circonstances impérieuses qui, indépendamment des cotisations volontaires de plusieurs particuliers, ont nécessité ces distri– butions, tant pour secourir !es troupes qui ne trouvaient plus de moyens de se pourvoir de leur nécessaire, vU qu'il ny avait plus de munition, ni de boutiques de boulanger, regretiers et cabarets ouiJerts, que pour sauver la ville du pillage tlont elle était menacée et tlont il ny a eu que trop d'exemples et de victimes, surtout t;arès !es déclarations Jaites aux nobles sin– dies et tout de suite reportées céans par divers o ciers des dites troupes que si ladministra– tion publique navisait aux dites distributions i ne pourraient pas contenir leurs soldats et encore pour maintenir dans la ville !es dites milices, armées par permission du gouverne– mentpour le maintient de la police et du bon ordre, après la retraite des dites troupes, a dé– libéré que le montant des dites parcelles sera payé». Mais pendant ce temps le pain dir français avait augmenté de 8 deniers la livre, les grosses grisses de 6 deniers et le pain de seigle de 2 deniers la livre, la viande de boeuf ou de vache de l O deniers la livre. (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol. 16, ( 147r).

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