- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

172 Joseph-César Perrin Malgré cette résistance, les agriculteurs et les commerçants valdòtains furent, pendant une dizaine d'années, obligés par la force à contribuer aux fournitures militaires. 5 Les requètes en ce sens de la part du Bureau de l'Intendance, de l'Office de la Solde et des diffé– rents services de la Guerre et de l'Armée devinrent toujours plus fréquents au moment de la reprise de la guerre en 1796 . Elles pri– rent un rythme obsessionnant depuis 1798, quand les armées pié– montaise, austro-russe et française s'alternèrent avec régularité sur le sol valdòtain devenu lieu de bataille et de passage des troupes. Cela malgré que les conseils des communautés valdòtaines aient à plu– sieurs reprises montré l'état d'épuisement dans lequel versait notre population. Le Conseil d'Aoste, par exemple, ayant été informé que les magasins militaires de la ville et de toute la province n' avaient plus de vivres « malgré les fournitures en tous genres des-ja foites par la voye des requisitions réiterées» et n'ayant pu obtenir des grains du Pié– mont, recourut au Conseil des Commis «dans timpossibilité où se– raient les habitants de la ville et de ce duché de suppléer à ce defficit et plus encore de foire foce à des besoins extraordinaires et non prévus quand meme on voudrait leur enlever le nécessaire pour tentretien de leur fomille etpour les semailles». 6 5 Les ordres du Quartier Général de l'Armée ou des différents bureaux préposés à l'Armée éraiem indiscutables. Les conseils des communautés étaient retenus responsa– bles de leur exécution. Ainsi le 5 octobre 1794, devant l'ordre de fournir au magasin de l'Armée la quantité de 2.000 rups de foin, le Conseil d'Aoste ne pouvait que cons– tater <<qu'à défaut d'y avoir satisfait dans le tems prescrit, !es membres du Conseil seront personnellement responsables des graves inconveniens qui peuvent en resulter et, en outre, punis par brigade et meme par des peines plus sévères selon !es circonstanceS>>. A.H .R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol. 16, p. 135•. 6 Délibération du Conseil communal d'Aoste du 17 aout 1799. (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol. 16, p. 165) Le Con– sei! des Commis dans sa séance du 18 aout, considérant «qu'après !es foumitures faites par ce Duché en vin, eau de vie, bled turc, foin et en grain il lui est absolument impossible de pouvoir faire d'ultérieures foumitures dans ces genreS>>, délibéra d'envoyer à Turin le baron Joseph-Dominique Davise de Charvensod, membre du Conseil, pour obtenir que !es bureaux de la Guerre ou de la Solde ordonnent aux provinces de Verceil, de Bielle et d'Ivrée de fournir !es produits nécessaires à la subsistance des troupes. (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres du Pays, vol. XL, séance du 18 aout 1799).

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