- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
174 Joseph-César Perrin donc vu loin lorsqu'ils essayaient de se soustraire aux fournitures militaires. Cela explique la rénitence des commerçants à fournir leur denrées aux soldats. Sachant qu'ils auraient été payés avec beaucoup de retard ou qu'ils risquaient meme de ne pas l'erre du tout, les mar– chands préféraient fermer leurs magasins plutòt que s'exposer à une perte presque sùre. La fermeture générale des magasins pratiquée le 27 avril 1794 nous démontre assez clairement ce fait. Une ordon– nance du 12 juillet 1799 nous le confìrme. En effet ce jour le Con– seil de la ville d'Aoste, afìn d'exécuter les ordres du comte de Hadik, lieutenant général des Armées Impériales et Royales et commandant du corps d'armée dans le Duché d'Aoste, convoqua tous les mar– chands «en draperies, toileries, quincailleries et autres merceries et à tous marchands de sucre, épiceries et autres quelsconques tenant bouti– que rière lesdites ville etfeaubourgs». 11 Les soixante et plus marchands qui comparurent à l'appel reçurent les ordres suivants: l. tenir les magasins ouverts pendant tous les jours d'oeuvre; 2. ne pas augmenter le prix des marchandises, surtout aux sol– dats;12 3. seconder les besoins des troupes et accepter les payements qu'elles feront en billets de banque, ceux-ci valant autant que l'or et que l'argent; 4. contribution de toutes les marchandises par voie de contrain– te militaire pour ceux qui contreviendront à ces ordres; Il A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol. 16, p. 145v. 12 Malgré cet ordre, !es commerçants continuèrent à hausser le prix de leurs mar– chandises. Le 4 septembre 1799, le général Malet, qui commandait l'armée française entrée dans le Duché d'Aoste le jour avant, dut se plaindre du fait que <<depuis le dé– part des troupes impériales (austro-russes) /es aubergistes, cabaretiers, revendeurs avaient augmenté le prix des denrées et que cette augmentation au préjudice des dites troupes françaises occasionnait des mécontentementS>>. Le Conseil de Ville ordonna de maintenir !es memes prix qui avaient été établis lors de la présence des troupes autrichiennes. (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol.16, p. 177•, séance du 5 septembre 1799).
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