- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

176 Joseph-César Perrin l:épuisement cles vivres se fìt sentir un peu partout, meme dans les farnilles paysannes; mais il devint préoccupant surtout dans la ville d'Aoste et dans les gros bourgs du sillon centrai du Duché, lieux d'étape cles troupes. Le Conseil cles Commis et les Conseils communaux durent intervenir à plusieurs reprises à cet égard, pré– sentant aux autorités supérieures l'état de détresse dans lequel ver– saient les habitants, demandant la permission d'importer cles grains ou recherchant n'impone quel autre moyen apte à soulever la popu– lation de cet état. En été 1799 les habitants de la ville et cles communautés atte– nantes demandèrent au Conseil d'Aoste d'intervenir pour faire ré– duire en argent les cens et les autres redevances féodales qui étaient dues en nature. «Réfléchissant qu'outre la médiocrité de la recolte foite et à foire dans cette plaine et dans les collines outre l'impossibilité des-ja connue de pouvoir cette province, meme dans les années dabondance, se suffire à elle-meme par les grains et meme le vin, une partie de la récolte a été considerablement endomagée dans la plaine et meme en divers lieux des montagnes par les troupes austro-russes qui séjournent encore dans divers lieux de cette province; 14 considerant encore que divers par– ticuliers et communautés ont des-ja du fournir des contributions en 14 Nous avons déjà connu !es plaimes dressées par le Conseil d'Aoste le 10 sep– tembre 1796 et le 4 septembre 1799 contre !es désordres et !es dégats commis par !es soldats. Elles ne furent cependant pas !es seules. Déjà en 1794, par billet du 30 juin, le chevalier Baudi de Selve, commandant du Duché, <pQur empecher /es desordres que /es personnes affictées aux mbnes armées pourroient commettre principalement au prejudice des habitants de la campagne» ordonna aux syndics et aux Conseils des Communautés «de veiller attentivement et foire veiller, méme au besoin par le moyen de patrouilles de paysam ou autres particuliers armés, les soldats qu'iroient en dite communauté sam un bil– let de permissioTl>>. (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Lettres (1794- 1800), vol. 2, p. 26). Le Conseil d'Aoste, de sa part, considérant que l'exécution de la patrouille par corvées n'aurait pas donné de bons résultats, forma une compagnie de garde bourgeoise composée de cinquante hommes, choisis dans !es familles !es plus nombreuses. Le Conseil alloua une paye de 15 sols par jour pour !es simples fonction– naires, de 20 sols pour !es caporaux et de 25 sols pour !es sergents; la dépense devait ensuite etre répartie sur !es propriétaires des biens proportionnellement aux impots qu'ils payaient pour ceux-ci (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibéra– tions Communales, vol. 16, p. 117•, 118•-119•, 129• et 131•-131•, séances du 13, 14 et 27 aout 1794).

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