- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
Le commerce valdOtain à la fin du XVI/P siècle 191 produits de première nécessité et leurs prix toujours plus élevés. Malgré l' augmentation des salaires, le pouvoir d'achat était en nette diminution à cause de la dévaluation de la mannaie et de l'inflation. Ainsi les plaintes ne tardèrent pas à se manifester de tous les cotés. Déjà le 6 juin 1794 dans une lettre au comte de Serravalle, Général des Finances, l'Intendant du Duché affirmait: «Les circons– tances et les grands versements qui se font dans ce Duchéfont hausser les denrées à un point qui n'est pas croyable, de sorte que les stipendiés et les salariés ont peine à se procurer la subsistance nécessaire quoique leur sa– laire ait augmenté. ]e crois de mon devoir de mettre sous vos yeux cet état des choses et d'y ajouter que les plaintes et les importunités de toutes sortes de personnes n'ont jamais été aussi fréquentes qu'elles le sont maintenant». 43 D'ailleurs l'augmentation des salaires n'était pas proportionnée à l' augmentation du coùt de la vie. Prenons par exemple en considé– ration la rétribution d'un maçon: celui-ci recevait 20 sols par jour en 1789 44 et 22 sols et 6 deniers en 1794; 4 5 sa journée de travail avait redoublé en 1798. 46 Laugmentation de son salaire avait clone été du 12,5% en cinq ans et du 100% en dix ans. Mais dans le mè– me temps le cout de la vie était monté de manière bien plus rapide touchant des pourcentages d'augmentation bien plus considérables. Si nous analysons les prix du pain fixés par délibération du Conseil 43 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Lettres de l'Intendant (1794-1795), f. 124•. 44 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Pièce Justificatives (1788-1789), vol. 11, passim. 45 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol. 16, f. 108•, séance du 10 juin 1794. 46 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Pièces Justificatives (1798), vol. 18 et 19 pas– sim. Le 12 septembre 1799 le citoyen Fortin, inspecteur des Services Réunis, deman– da au Conseil de la Ville de fixer la rétribution des ouvriers journaliers. Voici ce que l'administration communale fixa pour chaque journée de travail: Commis aux écritu– res f. 3.0.0; Commis aux distributions f. 2.15.0; Manutentionnaire f.. 2.15.0; Briga– dier aux boulangers f. 2.10.0; Boulagers f. 2.5.0; Principaux journaliers f . 2.0.0; Ma– noeuvres ordinaires f. 1.15.0. Ce traitement était du à condition que l'ouvrier ne reçoive «aucune ration qualconque>>, c'est-à-dire, logement, nourriture ou autre chose (A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Registres des Délibérations Communales, vol. 16, f. 183•).
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