- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
214 Joseph-César Perrin ral dans le but de mieux définir le cadre dans lequelles deux enque– tes ont été conduites. Les réponses fournies par les secrétaires communaux en 1795 et par les Conseils municipaux deux ans plus tard doivent etre inter– prétées. Elles ne peuvent certainement pas etre prises à la lettre. Les données qu'elles contiennent s'expliquent à travers une clef de lecture qui doit etre trouvée. Les responsables communaux ont en effet, et sans aucun doure, répondu aux questions qui leur avaient été posées selon une logique dictée par le but des enquetes et par la situation économique du moment. Dans ce sens l'on peut done affirmer que le cadre donné a sous– estimé la situation et la valeur réelle du commerce valdòtain de l'époque. D'une part les secrétaires et les conseillers communaux n'étaient pas profondément motivés par ces enquetes. N'oublions pas que celles-ci servaient pour établir de nouvelles impositions et des prets forcés dont les montants n'entraient pas dans les caisses communa– les, mais dans celles du Royaume et, encore, pour subvenir aux frais de la guerre. La défense et la conservation de l'Etat n'étaient pas des raisons qui pouvaient pousser à surestimer les fonds de commerce. Une surestimation de la réalité aurait endommagé les Valdòtains par de plus fortes taxes, sans que ces derniers en reçoivent des bénéfices. Le Duché d'Aoste croyait en effet beaucoup plus dans l'autodéfense exercée par sa Milice que dans la capacité de l'armée royale pour la– quelle les nouveaux impòts étaient demandés. De plus les rédacteurs des réponses aux deux enquetes connais– saient fort bien la situation économique du Duché et de chaque communauté. Or cette situation n'étant absolument pas brillante, le fait d'ajouter d'autres impositions d'argent pouvait conduire le Du– ché à la faillite. La plus ··haute autorité du Duché~ l'Intendant lui-meme, était consciente de ce danger lorsqu'en 1795 elle intervint pour suggérer au Général des Finances de ne pas étendre aussi au Duché d'Aoste les dispositions des édits du 9 janvier et du 9 mars de cette année ou, du moins, de leur donner une application plus limitée.
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