- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
Le commerce valdOtain à la fin du XVIII' siècle 215 Dans sa lette 8 du 11 juillet 1795 l'intendant De Saint-Réal analysa justement la situation des impòts que l'on versait déjà et les possibles reflets de l'extension des deux édits royaux au Duché et il avança une série de considérations sur le commerce valdòtain. D'après l'Intendant le Duché versait en 1795 la somme de 127.000 lires pour la cote générique. Depuis trois ans les impòts ex– traordinaires pour les frais de la guerre avaient augmenté progressi– vement passant de f. 26.000 à f. 39.000. De sa part le Conseil des Commis avait aussi levé un impòt pour la paye des soldats de la Mi– lice du Pays qui recevaient cinq sous par jour. «Si l'on devait encore y ajouter pour le quartier d'hyver un tribut qui sur les bdses adoptées pour le Piémont emporteroit une somme d'environ .f. 16. 000, l'imposi– tion totale rélative à la guerre se trouveroit exceder de beaucoup la moi– tié de la cote générique du Duché qui est de .f. 127.000; et cet artide seul nécessiterait une augmentation de plus de l O sols par livre, laquelle jointe aux impositions pour a.lfranchissement et autres dépenses locales doubleroit au moins la taille cadastralle», disait De Saint-Réal qui ti– rait ensuite cette conclusion: «Or il ne paroit pas possible que la géné– ralité du Duché d'Aoste puisse supporter une charge pareille». 9 On ne pouvait meme pas contrecarrer, ajoutait l'Intendant, que depuis le début de la guerre la présence des troupes et la construc– tion des fortifìcations ou d'autres ouvrages militaires aient répandu dans le Duché des sommes importantes d'argent. Cela est vrai, mais la plupart des communes n'ont reçu aucun bénéfìce car elles sont éloignées de la route provinciale et des corps d'armée. De plus ces memes communes, dont plusieurs n'avaient pas de commerce, ont toutes souffert de l'augmentation excessive du prix des denrées. Quant aux communes qui de quelque façon ont pu tirer profìt de l'état de guerre «il sembleroit que !es fotigues et les privations extraor– dinaires qu'entrainent la présence et les opérations d'une armée et les dé– gats et dégradations de tous genres, sùite inévitable du séjour des troupes 8 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Lettres de l'Intendance Ducale (1794-1795). 9 Ibidem, f. 155<-155v.
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