- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Le commerce valdOtain à la fin du XVI//' siècle 217 «Doit-on regarder comme compris dans les dispositions de tédit du 9 mars, demandait-il, ces négociants dont le commerce est principale– ment fondé sur leur industrie, comme seroient les aubergistes, les bou– langers, les caffitiers, les taneurs, les cordonniers, etc.? Il est des négo– ciants qui n'employent à la vérité qu'un très petit fond dans leur com– merce, mais qui en le foisant aller et venir plusieurs fois dans l'année, obtiennent à la fin le meme bénéfice que ceux qui en ont un beaucoup plus considérable qu'ils n'appliquent qu'une seule fois. Il en est d'autres qui sans avoir des fonds ne laissent pas de foire un assés grand commer– ce; c'est-à-dire qui achètent à terme et ne payent qu'après avoir revendu. Ne devroit-on pas considerer le crédit de ceux ci comme leur vrai fond de commerce; et le fond des autres ne devroit-il pas etre apprécié d'après le nombre de fois qu'ils l'employent dans la meme année? Enfin jugeriés vous à propos, monsieur, que l'on inserat dans l'état que j'aurai l'honneur de vous transmettre, ces petits marchands dont le commerce de toute l'année roule tout au plus sur un fond de 3, 4 ou 500 livres et à qui on pourroit à peine demander une somme de 40 à 50 livres à titre d'emprunt?». 1 3 Lenquète de 1795 ressent, dans les réponses parvenues, de tous ces points interrogatifs et de toutes ces incertitudes. Peu motivé par les buts des édits, dans la crainte de frapper ses concitoyens, sans des directives sures et une ligne de conduite unique, chaque secrétaire communal essaya de se tirer d'affaire. Le contenu des relations est donc assez approximatif. Llntendant du Duché confìrme cette thèse. Après avoir relaté ses ordres à propos de l' enquète, il ajouta: «]e n'ai reçu à cet égard que des états très imparfaits et surtout très peu sincères, suivant lesquels les principales branches de commerce, celles du fromage, du bétail et des fobriques de fer se reduiroient presque à rien». 14 Les délibérations communales de 1797 doivent aussi ètre inter– prétées selon cette clef de lecture. Les conseillers plus encore que les 13 Ibidem, f. 158r. 14 Ibidem, ( 157•. Dans le but de compléter les renseignements, l'lntendant dé– clara vouloir interroger !es secrétaires et !es députés des communautés lors de la pro– chaine admission des roles pour !es budgets communaux.

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