- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

218 Joseph-César Perrin secrétaires durent défendre les contribuables, sous-estimant leurs fonds de commerce afìn d'éviter des surimpositions ruineuses. Ils avaient certainement à l'esprit les paroles de l'intendant Saint-Réal lorsqu'il écrivait au Général des Finances: «Ce pays manque de bled, de vin et de plusieurs autres objets de première nécessité qu'il est obligé d'acheter du Piémont. Le produit de ses fobriques de fer et d'un com– merce de quelque considération sur le bétail et les fromages balance tout au plus cet objet, en sorte que bien différent du Piémont où l'agriculture foit argent de tout, l'on a peine à concevoir les moyens qui restent à ce– lui du Duché d'Aoste pour foire foce aux impots». 15 En lisant les relations de 1795 et les délibérations de 1797 nous devons tenir compte de ces considérations. Omissions inconscientes ou volontaires et sous - évaluations des fonds de commerce furent dictées par cette situation. Elles ne réduisent cependant pas l'intéret cles deux enquetes qui malgré leurs imperfections nous fournissent également un tableau très intéressant du commerce valdòtain, ta– bleau où l'on note une longue série de communes sans aucun com– merçant, une douzaine d'autres dans lesquelles il y a une certaine activité commerciale et puis la Ville d'Aoste qui fait la part du lion. V- 3. MAR.CHÉS ET MARCHANDS A AOSTE Pendant l'époque moyennageuse l'an assista en Vallée d'Aoste au développement des bourgs situés dans le sillon centrai de notre ré– gion et au débouché des vallées latérales: Pont-Saint-Martin, mais surtout Donnas, Bard et Verrès pour la Basse Vallée, Chatillon et Saint-Vincent pour la Moyenne Vallée, Villeneuve et Morgex pour la Haute Vallée. Dans ces memes bourgs progressèrent aussi petit à petit les activités commerciales. Telle était encore la situation à la fin du XVIII• siècle. Cependant la primauté appartint toujours à la Ville d'Aoste. Celle-ci, capitale de la région et point de jonction cles routes du Grand et du Petit-Saint-Bernard, fut en effet toujours le centre de la 15 Ibidem, ( 155•.