- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

224 Joseph-César Perrin expansion, mais qui subissait aussi de forts soubresauts et contre– coups. En effet plusieurs personnes s'étaient lancées dans ce com– merce dans l'espoir que ce moment confus et tumultueux puisse les enrichir. eéclat de la Révolution d'abord, la guerre contre la France et l'invasion de la Savoie ensuite avaient obligé plusieurs citoyens à la fuite. Beaucoup d'entre eux choisirent la Ville d'Aoste comme nou– velle patrie. Ici ils demandaient non seulement le permis d'y séjour– ner, mais aussi d'y pouvoir exercer leur profession. Déjà en novem– bre 1789 nous voyons arriver à Aoste le marchand François-Joseph Favre, de Tignes (Tarentaise). Celui-ci n'est que l'avant-garde d'une longue file de Savoyards et de Français qui après septembre 1792 et surtout pendant la Terreur s'exileront chez nous. Et des Valdòtains aussi, tel ce Pierre-Joseph de feu Sulpice Chamonin, de Valgrisen– che, qui le 4 décembre 1793 recourut au Conseil d'Aoste 30 exposant «qu'ayant réussi de réaliser les fonds de son commerce qu'il exerçait en France et de se soustraire ainsi à l'anarchie terrible qui y domine, il se seroit déterminé à revenir dans sa patrie». A còté des émigrés transalpins, 31 la guerre et le mouvement des régiments attirèrent à Aoste aussi beaucoup de Piémontais et, à tra– vers une émigration interne au Duché, également plusieurs Valdò– tains qui abandonnaient leur commune d'origine pour s'installer à Aoste dans l'espoir d'un gain plus facile. De 1789 à 1800 l'on assiste donc à l'ouverture de plusieurs acti– vités dans les différents genres de commerce. Certains de ces nou– veaux commerçants réussirent bien dans leur travail. D'autres dispa– rurent après quelques années. Plusieurs négociants installés à Aoste après la Révolution ne seront plus présents lors des enquetes de 1795 et 1797. Dans ces temps de troubles on n'était pas toujours 30 A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Varia, Vol. 28, Règlemenc de Police Urbaine (1778-1852), f. 168. ' 31 Il y eut meme des émigrés pcovenant de beaucoup plus loin. Le 20 juin 1792 le Conseil accorda le permis de séjour et la possibilité d'exercer la profession de perru– quier à un certain Joseph Isaac, «américain de natiom>.

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