- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
226 Joseph-César Perrin à mai 1800 plus de cent personnes ouvrirent en Aoste un exerc1ce commerciai. Parmi ceux-ci nous retrouvons un perruquier, un chapelier, une faiseuse de modes, deux armuriers, un fripier, un vendeur de bri– ques, deux potiers, deux tanneurs, trois quincailliers, cinq mar– chands en draperie, toilerie, quincaille et cuivre, trois colporteurs, etc. Il s'agit là d'un petit peloton de commerçants en divers genres d'activités. Le gros de l'armée est, par contre, représenté par les res– taurateurs et les vendeurs de produits alimentaires: huit aubergistes, dix cabaretiers, dix vendeurs de vin et d'eau-de-vie en détail, quatre vendeurs de vin et de comestibles, trois traiteurs, un vendeur de café et liqueurs, deux patissiers, deux négociants en fromages et grains, deux vendeurs de comestibles, un épicier, un confìturier, dix-huit boulangers! Cette pléthore de commerçants dans le secteur de la nourriture et des boissons ne doit pas nous étonner. La ville d'Aoste était en cette période en plein développement démographique à cause de l' arrivée d'éléments étrangers et des soldats de garnison. De plus elle pullulait d'hommes aux moments du passage des troupes: aux mili– taires s'ajoutaient en effet voituriers, vivandiers, transporteurs et une nombreuse suite. Tous ces braves gens étaient en général de bons consommateurs. 3 s C'était donc nature! qu'ils attirent derrière eux 35 Si d'un còté !es rroupes porraient des bénéfices à la popularion locale qui em– pochair parfois roure leur solde, rrès souvenr certe présence érair exrrememenr nuisi– ble. Vols, pillages, houspillements n'étaient que trop fréquents. Le l O septembre 1796 le Conseil communal d'Aoste dur recourir au Bureau de la Guerre pour demander l'éloignement du Régiment de Novare. «Cette ville, disair-il, a eu le douloureux specta– cle d 'un très grand nombre de soldats dudit Régiment au nombre d'environ deux cents épars dans /es vignobles de la colline de cette ville et champs aboutissants, allants par plot– tons de vingt ou trente, armés de sabres, de bayonettes et de batons, maltraitans divers par– ticuliers, cherchant de toute part /es dittes gardes champetres dont ils voulaient, disaient-ils, se defoire et devastans /es dits·vignobles et champs; et non contents de manger et emporter /es fruits qui sy trouvent ils ont meme coupé avec leurs sabres une grande quantité de seppes et de plantes de mais: cette conduite de la soldatesque laissant craindre à cette administra– tion /es plus fonestes conséquences puisque quelques uns des dits soldats se sont oubliés jus– qu'à dire qu'ils finiroient pour incendier cette ville entière en cas que l'on s'obstinat à s'op– poser à leur gaspillage». (Cf. A.H.R., Fonds Commune d'Aoste, Regisrres des Délibéra– rions Communales, vol. 16, 10 seprembre 1796).
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