- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
236 Joseph-César Perrin de cabarets (7 à Fontainemore, 4 à Lillianes, 5 à Issime, 4 à Gresso– ney-Saint-Jean et d'autres à la Trinité) où les ouvriers de ces fabri– ques trouvent à boire et à manger. Le menu bétail (brebis, moutons et agneaux) pour Issime et les deux Gressoney, les veaux (vendus à Ivrée ou Biella) pour Fontaine– more et Issime, la laine pour La-Trinité, le fromages 47 et le beurre pour Issime et encore les deux Gressoney, le charbon de bois pour Lillianes, sont les principaux genres mis en commerce. Les peaux et les cuirs s'y ajoutent pour Issime et pour Gressoney-La-Trinité, commune dans laquelle il y a deux tanneries et chamoiseries. Les fonds de commerce ne sont pas cependant élevés sauf que pour les frères Cyprian, tanneurs, et pour J.-N. Luscoz qui conduit un four à fer. La bonne activité de cette vallée n'est pas étonnante, car elle a une longue tradition commerciale, à tel point qu'on l'appelait la «vallée cles marchands». Les documents attestent justement cette at– titude cles Gressonards à commercer aussi à l'étranger. La vallée de l'Evançon est beaucoup moins active. Les deux fon– deries, sont conduites par cles étrangers à la vallée: par le piémontais Gamba celle de Challand-Saint-Anselme et par P. Bich celle de Saint-Vicror. Pour le restant, le commerce est représenté presque uniquement par le gros et le menu bétail et par les produits laitiers, à Challand-Saint-Anselme, mais surtout à Brusson et à Ayas. Cette dernière commune exporte cependant aussi cles bas de laine et du drap, tandis qu'à Brusson P.-A. Gaod importe du mals d'Ivrée ou de Donnas qu'il revend dans son pays. Le commerce dans la vallée du Marmore est plus pauvre encore. A Valtournenche l'on rencontre quatre marchands de beurre et de 47 La Vallée du Lys était réputée ne fabriquer que de petits fromages. (Cf. B. }A– NIN, Une région alpine originale. Le Vtd d'Aoste. Tradition et renouveau, Seconde édi– tion, Musumeci, Aoste 1976, p. 159-160). La lettre du notaire J.-B. Curtaz, secrétaire communal des deux Gressoney, nous apprend par contre qu'à Saint-Jean l'on fabri– quait non seulement du gruyère, mais aussi de la fontine. Dans l'alpage de la Ranzola, avec le lait de ses 30 vaches, Jean-Népomicène Luscoz produisait en effet soit des gruyères, soit des fontines qu'il vendait aussi à l'étranger.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=