- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991

Le commerce valdotain à la fin du XVI/I' siècle 237 fromage et trois maquignons. Ni les uns ni les autres possèdent cles fonds de commerce. La situation de Torgnon est aussi étonnante. Malgré que la commune soit riche en prairies et en alpages, il n'y a pas de commerce de bétail. Quant aux produits laitiers, l'on ne ren– contre qu'un seul commerçant de fromages, Jean-Martin Gal, dont l'activité est cependant considérable puisque son fond de commerce s'élève à sept ou huit mille lires. Egalement frappante est la condition commerciale de la vallée du Grand-Saint-Bernard et de Bionaz. Malgré qu'elle soit un lieu de passage, grace au col, son commerce y est nul, meme dans cles com– munes camme Gignod, Etroubles ou Doues. Font exception quel– ques particuliers de Bionaz et d'Oyace qui importent cles vaches du Valais pour les revendre. A Saint-Rhémy Martin Marguerettaz est le seul commerçant: cuirs et gruyères sont les marchandises qu'il .négo– cie avec un fonds de deux mille lires. Le commerce ne brille non plus dans les vallées latérales de la droite orographique. A Valgrisenche l'on rencontre un quincaillier, à Rhemes-Notre-Dame trois marchands de brebis et moutons avec un fonds de commerce de 2.000 lires, à Introd deux commerçants de gruyère pour 2.500 lires, tandis que la situation de Valsavarenche est tout à fait particulière. A còté de deux cabaretiers et d'un nombre non précisé d'individus qui vendent du bétail et du fromage il y a en effet dix-huit commerçants qui ont leur activité en Piémont. Cinq y commercent en quincaillerie seulement pendant l'hiver, les autres toute l'année. Tout est là. Par contre plus singulière est la position de Cogne. Malgré son isolement presque total pendant les longs mois de l'hiver, cette com– munauté conna!t en effet un bon développement des activités com– merciales. Commune de haute montagne, elle ne peut pas produire certaines denrées alimentaires, telles que le vin ou le mais, qui y sont importées. D'autre part cette commune rurale possède un bon cheptel (895 bovins et 1932 chèvres et brebis en 1782) et un grand nombre d'alpages très productifs. Le bétail et les produits laitiers y abondent donc. Ainsi l'on rencontre environ vingt-cinq commerçants qui achè-

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