- Academie de Saint Anselme - Nouvelle Serie - 01/01/1991
Le commerce valdotain à la fin du XVIII• siècle 239 le rendue beaucoup plus aisée par de grands travaux qui en ont mo– difié le tracé, éliminé les pentes trop raides, arnélioré la chaussée, ouvert le passage à Montjovet. C'est donc par ici que les voyageurs, les armées, les marchands passent. Ce sont ainsi les communes de l'adretqui en bénéficient. D'abord Pont-Saint-Martin, placé à l'entrée du Duché, voit la présence de six cabaretiers et regrattiers et de trois aubergistes pour les gens de passage. Un boucher, trois tanneurs, un marchand, un drapier et quincaillier desservent le public. Il n'y manque pas deux vendeurs de charbon qui approvisionnent les deux fabriques de fer des Allasia et Gastaldi. Le bourg de Donnas est certainement le centre commerciai le plus important de la Basse Vallée. Boulangers, bouchers, aubergis– tes, cabaretiers, ciriers, droguistes, épiciers, drapiers, quincailliers y sont présents en bon nombre. Mais Donnas est aussi un marché très connu, à cette époque, pour les grains. Sept personnes négocient en ce genre. Une seule cependant demeure dans la commune. Les au– tres sont des marchands de Montalto (Ivrée) qui y viennent réguliè– rement tenir leur marché. ~on rencontre aussi cinq négociants en bois pour le charbon employé au four à gueuse des frères Morello. Une autre activité, très rare dans le Duché, y est présente. Madarne Thérèse Canta possède des fours pour filer la soie et pour cette acti– vité elle emploie un fonds de 5000 lires. Il s'agit d'un fonds de com– merce assez considérable par rapport à la moyenrie; cela démontre l'importance de l'activité des Canta. D'ailleurs, la sériculture était en ce moment en expansion: c'étaient peut-etre les effets de la vision illuminée de Vignet des Etoles qui avait essayé et pròné d'introduire dans le Duché de nouvelles industries manufacturières, 49 professions 49 Dans son Mémoire de 1778 l'Inrendant du Duché conseillait d'établir en Vallée d'Aoste des manufactures. Après avoir énuméré certaines possibilités, il ajoutait: «A.près cet objet pour travailler dans le pafs une de ses principales productions, celui qui my paroit propre seroit dy étendre le filage de la laine, du coton et meme de la bourre de soye pour donner de l'occupation au peuple chez lui pendant l'hiver qui est un temps perdu pour lui n'ayant rien à foire, et dy etablir ensuite quelques manufoctures pour les mettre en rEUvre... ». (C( A.-L.-M. VIGNET DES ETOLES, Mémoire sur la Vallée d'Aoste, ci t, p. 184).
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=